حَدَّثَنَا قُتَيْبَةُ، حَدَّثَنَا عَبْدُ الْعَزِيزِ، عَنْ أَبِي حَازِمٍ، عَنْ سَهْلِ بْنِ سَعْدٍ ـ رضى الله عنه ـ قَالَ أُتِيَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم بِقَدَحٍ فَشَرِبَ وَعَنْ يَمِينِهِ غُلاَمٌ، هُوَ أَحْدَثُ الْقَوْمِ، وَالأَشْيَاخُ عَنْ يَسَارِهِ قَالَ ‏"‏ يَا غُلاَمُ أَتَأْذَنُ لِي أَنْ أُعْطِيَ الأَشْيَاخَ ‏"‏‏.‏ فَقَالَ مَا كُنْتُ لأُوثِرَ بِنَصِيبِي مِنْكَ أَحَدًا يَا رَسُولَ اللَّهِ‏.‏ فَأَعْطَاهُ إِيَّاهُ‏.‏
Traduction
Rapporté par Abu Huraira

Le Prophète (ﷺ) a dit : « Il y a trois types de personnes à qui Allah ne parlera pas, ni ne regardera, le Jour de la Résurrection. (Ils sont) : -1. Un homme qui jure faussement qu’on lui a offert pour ses biens bien beaucoup plus que ce qu’on lui a donné, -2. un homme qui prête un faux serment après la prière de 'Asr afin de s’emparer des biens d’un musulman, et -3. un homme qui retient son eau superflue. Allah lui dira : « Aujourd’hui, Je te refuserai Ma grâce, comme tu as retenu le superflu de ce que tu n’avais pas créé. »

Comment

Distribution de l'eau - Sahih al-Bukhari 2369

Le Prophète (ﷺ) a dit : « Il y a trois types de personnes auxquelles Allah ne parlera pas, ni ne regardera, le Jour de la Résurrection. (Ce sont) : -1. Un homme qui prête un faux serment en affirmant qu'on lui a offert pour ses biens bien plus que ce qu'il a reçu, -2. un homme qui prête un faux serment après la prière du `Asr afin de s'emparer des biens d'un musulman, et -3. un homme qui retient son eau superflue. Allah lui dira : « Aujourd'hui, Je retiendrai Ma Grâce de toi comme tu as retenu la superfluité de ce que tu n'as pas créé. »

Commentaire savant

Ce hadith profond de Sahih al-Bukhari met en lumière trois péchés graves qui provoquent le sévère mécontentement d'Allah. La troisième catégorie aborde spécifiquement le péché de retenir l'eau excédentaire, ce qui est particulièrement pertinent pour notre discussion sur la distribution de l'eau.

L'interdiction de retenir l'eau superflue établit un principe islamique fondamental : l'eau est une ressource communautaire qui doit être partagée avec ceux dans le besoin. Le terme « eau superflue » désigne l'eau au-delà de ce dont on a besoin pour ses besoins personnels et essentiels. Cela inclut l'excès d'eau provenant de puits, de sources, de rivières ou d'eau de pluie qui dépasse les besoins immédiats.

La réponse d'Allah à une telle personne démontre le principe de justice divine (al-muqāsah) - la punition correspond à la nature du péché. Tout comme la personne a retenu ce qu'elle n'a pas créé, Allah retient Sa grâce que le pécheur n'a pas créée. Cela souligne que toutes les ressources appartiennent ultimement à Allah, et les humains ne sont que des dépositaires.

Des savants classiques comme l'imam al-Nawawi ont expliqué que cette interdiction s'applique à toutes les ressources essentielles qui soutiennent la vie, l'eau étant primordiale en raison de sa nécessité pour la survie. La gravité de ce péché est évidente d'après la conséquence : être privé de la parole et du regard d'Allah le Jour du Jugement, ce qui représente un rejet divin complet.

Cet enseignement établit le principe juridique islamique que les droits sur l'eau sont des droits communautaires (huqūq 'āmmah), et retenir l'eau excédentaire constitue à la fois une violation légale et une transgression spirituelle majeure. Le hadith sert de puissant rappel de notre responsabilité envers le bien-être communautaire et la distribution équitable des ressources essentielles.