حَدَّثَنَا مُعَلَّى بْنُ أَسَدٍ، حَدَّثَنَا وُهَيْبٌ، عَنْ هِشَامٍ، عَنْ أَبِيهِ، عَنِ الزُّبَيْرِ بْنِ الْعَوَّامِ ـ رضى الله عنه ـ عَنِ النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم قَالَ ‏"‏ لأَنْ يَأْخُذَ أَحَدُكُمْ أَحْبُلاً، فَيَأْخُذَ حُزْمَةً مِنْ حَطَبٍ فَيَبِيعَ، فَيَكُفَّ اللَّهُ بِهِ وَجْهَهُ، خَيْرٌ مِنْ أَنْ يَسْأَلَ النَّاسَ أُعْطِيَ أَمْ مُنِعَ ‏"‏‏.‏
Traduction
Rapporté par Az-Zubair bin Al 'Awwam

Le Prophète (ﷺ) a dit : « Sans aucun doute, il vaut mieux prendre une corde (et couper) et attacher un fagot de bois et le vendre afin qu’Allah garde son visage à l’écart (du feu de l’Enfer) plutôt que de demander à d’autres qui peuvent lui donner ou non. »

Comment

Exposition du Hadith

Cette noble tradition de Sahih al-Bukhari (2373) souligne la vertu de l'autonomie et du gain licite par le travail manuel. Le Prophète Muhammad (ﷺ) utilise une métaphore puissante - ramasser du bois de chauffage avec une corde - pour illustrer que même l'occupation la plus humble est supérieure à la mendicité lorsque l'on a la capacité de travailler.

Commentaire Savant

L'imam al-Qurtubi explique que ce hadith établit le principe de préserver sa dignité (ʿizzah) par des gains licites. La corde symbolise les moyens de sécuriser la subsistance, tandis que le bois de chauffage représente la forme la plus basique du commerce - démontrant qu'aucun travail honnête n'est indigne de la dignité d'un croyant.

Ibn Hajar al-Asqalani dans Fath al-Bari commente que la phrase "Allah éloignera son visage du Feu de l'Enfer" indique la récompense spirituelle immense pour ceux qui évitent la mendicité malgré les difficultés. Cette protection découle de l'accomplissement de l'ordre divin de chercher la subsistance par des moyens permis.

Règlements Légaux Dérivés

Les savants déduisent de ce hadith que la mendicité est interdite (haram) pour ceux capables de travailler. L'école hanafite souligne particulièrement que chercher un emploi gouvernemental ou compter sur la famille est préférable à la mendicité lorsque l'on peut se sustenter par le travail.

Les juristes malikites notent que la permission de mendier est limitée à trois conditions : une pauvreté extrême qui empêche la survie de base, une dette écrasante qui ne peut être remboursée par le travail, ou des exigences de prix du sang (diyah) qui dépassent ses moyens.

Dimensions Spirituelles

Al-Ghazali observe dans Ihya Ulum al-Din que cet enseignement cultive le tawakkul (confiance en Allah) par les asbab (moyens mondains). Le croyant travaille de ses mains tandis que son cœur reste attaché au Pourvoyeur de la subsistance.

Sufyan al-Thawri remarque que le hadith enseigne l'humilité - car celui qui ramasse du bois reconnaît son besoin devant Allah seul, tandis que le mendiant expose son besoin devant la création.