Un homme est venu et a demandé au Messager d’Allah (ﷺ) de ramasser une chose perdue. Le Prophète (ﷺ) a dit : « Souviens-toi de la description de son contenant et de la ficelle avec laquelle il est attaché, et fais-en une annonce publique pendant un an. Si le propriétaire se présente, donnez-le-lui ; sinon, fais-en ce que tu veux. Il a ensuite demandé : « Et une brebis perdue ? » Le Prophète (ﷺ) a dit : « C’est pour toi, pour ton frère (c’est-à-dire son propriétaire), ou pour le loup. » Il a ensuite demandé : « Et un chameau perdu ? » Le Prophète (ﷺ) a dit : « Cela ne vous regarde pas. Il a son récipient d’eau (réservoir) et ses pieds, et il atteindra l’eau, la boira et mangera les arbres jusqu’à ce que son propriétaire le trouve.
Objets perdus ramassés par quelqu'un (Luqatah)
Sahih al-Bukhari - Hadith 2429
Les trois catégories de biens perdus
Le Prophète ﷺ a établi trois jugements distincts pour les objets perdus en fonction de leur nature et de leur capacité d'auto-préservation. Cela démontre la sagesse complète de la jurisprudence islamique pour aborder les réalités pratiques.
Pour les biens perdus généraux : on doit l'annoncer publiquement pendant une année entière, en notant soigneusement ses caractéristiques distinctives. Après cette période, s'il n'est pas réclamé, le trouveur peut l'utiliser légalement.
Le cas du mouton perdu
Les moutons ont une capacité limitée à survivre de manière indépendante. Le jugement "pour toi, pour ton frère, ou pour le loup" indique que le trouveur peut en prendre possession immédiatement car le laisser exposé conduirait à sa destruction par des prédateurs ou les éléments.
Le cas du chameau perdu
Les chameaux sont des animaux forts capables de trouver de l'eau et de la subsistance de manière indépendante. Par conséquent, le trouveur n'a pas le droit d'interférer, car le chameau peut survivre jusqu'à ce que son propriétaire le récupère. Cela protège les droits de propriété tout en reconnaissant les capacités inhérentes de l'animal.
Commentaire savant
L'imam al-Nawawi explique que ces jugements équilibrent la protection des droits de propriété avec des considérations pratiques. La variation des jugements reflète l'attention de la Charia aux maqasid (objectifs) de préserver la richesse et d'empêcher la perte.
Ibn Hajar al-Asqalani note que la période d'annonce d'un an permet un temps suffisant aux propriétaires pour récupérer leurs biens tout en évitant une charge indéfinie pour le trouveur.