Celui qui a regardé dans la maison des gens sans leur consentement, il leur est permis de sortir ses yeux.
Texte et Contexte du Hadith
Le hadith déclare : "Celui qui a regardé dans la maison des gens sans leur consentement, il leur est permis de lui crever les yeux." (Sahih Muslim 2158a)
Cette narration se trouve dans Le Livre des Manières et de l'Étiquette par l'Imam Muslim, abordant la sainteté de la vie privée et l'interdiction sévère de violer la vie privée des autres.
Commentaire Savant (Tafsir)
Les savants expliquent que ce hadith utilise un langage fort et rhétorique pour souligner la gravité du péché. La permission de "lui crever les yeux" n'est pas une règle légale littérale que les individus doivent exécuter, mais une métaphore puissante indiquant que celui qui viole la vie privée n'a pas le droit de se plaindre des conséquences, car sa propre action en est la cause. Cela sert d'avertissement sévère et de dissuasion.
La règle légale fondamentale dérivée est l'absolue impermissibilité d'espionner ou de regarder dans la résidence privée de quelqu'un sans permission. Cela protège la sainteté du foyer, un droit fondamental dans la loi islamique où l'on est à l'abri de l'intrusion et de l'exposition.
Règle Légale et Application
Les juristes s'accordent unanimement sur le fait que l'acte lui-même est un péché majeur (kabirah). Le langage métaphorique souligne que le péché est si grave que c'est comme si le violeur avait perdu le droit à la faculté même qu'il a mal utilisée. La punition réelle dans la loi islamique pour une telle infraction serait une punition discrétionnaire (ta'zir) déterminée par un juge qualifié, et non une riposte personnelle.
Cette règle établit un principe critique : l'inviolabilité de la vie privée. Un musulman doit baisser son regard et éviter toute action qui porte atteinte à la vie privée et à la dignité des autres, reflétant la nature complète de l'éthique islamique.