Un jour, les gens posèrent trop de questions à Abdullah, et Abdullah dit : « Il fut un temps où nous ne rendions pas autant de jugements, mais maintenant ce temps est révolu. Maintenant, Allah, le Puissant et le Sublime, a décrété que nous atteignons un temps où, comme vous le voyez, (il nous est demandé de prononcer de nombreux jugements). Quiconque d’entre vous est appelé à rendre un jugement après ce jour, qu’il le juge selon ce qui est dans le Livre d’Allah. S’il est confronté à une question qui n’est pas mentionnée dans le Livre d’Allah, qu’il prononce le jugement selon la manière dont Son Prophète a rendu le jugement. S’il est confronté à une affaire qui n’est pas mentionnée dans le Livre d’Allah et sur laquelle Son Prophète n’a pas jugé, alors qu’il prononce le jugement selon la manière dont les justes ont rendu leur jugement. S’il est confronté à une affaire qui n’est pas mentionnée dans le Livre d’Allah, et sur laquelle Son Prophète et les pieux n’ont pas porté de jugement, alors qu’il s’efforce de la résoudre et qu’il ne dise pas : « J’ai peur, j’ai peur ». Car ce qui est licite est clair, et ce qui est illicite est clair, et entre eux il y a des choses qui ne sont pas aussi claires. Abandonnez ce qui vous fait douter pour ce qui ne vous fait pas douter.
Le Livre de l'Étiquette des Juges - Sunan an-Nasa'i 5397
Cette narration d'Abdullah ibn Mas'ud (qu'Allah soit satisfait de lui) établit la hiérarchie fondamentale du jugement légal islamique que tout juge et juriste doit suivre lors de l'émission de verdicts.
La Hiérarchie du Jugement Légal
Premièrement, le jugement doit être basé sur le Coran - la parole définitive d'Allah. C'est la source primaire de la loi islamique et prend une préséance absolue.
Deuxièmement, si la question n'est pas explicitement abordée dans le Coran, on doit se référer à la Sunnah du Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui), car son jugement est divinement inspiré.
Troisièmement, si ni le Coran ni la Sunnah ne fournissent de guidance directe, on suit les jugements des prédécesseurs vertueux (salaf as-saliheen) qui comprenaient l'esprit de la loi islamique.
Ijtihad et Éviter le Doute
Lorsqu'aucun précédent clair n'existe, le juge doit exercer l'ijtihad (raisonnement juridique indépendant) sans crainte, car Allah a rendu le licite et l'illicite généralement clairs.
Le conseil final pour éviter les matières douteuses reflète l'enseignement prophétique de laisser ce qui cause le doute pour ce qui cause la certitude, assurant que les décisions judiciaires restent fermement ancrées dans des principes islamiques clairs.