« Le Messager d’Allah (SAW) a maudit la femme qui appose des extensions de cheveux et la femme qui les a faites, la femme qui fait des tatouages et la femme qui les a faits. »
L'Interdiction des Extensions de Cheveux et des Tatouages
Ce récit de Sunan an-Nasa'i 5095, trouvé dans "Le Livre de la Parure", contient une interdiction sévère du Prophète Muhammad (ﷺ) concernant deux pratiques spécifiques : l'attache de faux cheveux (extensions de cheveux) et le tatouage. La malédiction (la'nah) mentionnée est une expression puissante du déplaisir divin et de l'éloignement de la miséricorde d'Allah, indiquant la gravité de ces actes.
Commentaire Savant sur les Extensions de Cheveux (Al-Wasilah)
Les savants classiques expliquent que "la femme qui fixe des extensions de cheveux" se réfère à celle qui attache de faux cheveux, qu'ils soient humains ou autres, sur la tête d'une autre pour tromper en créant une illusion de cheveux plus longs ou plus épais. "La femme qui se fait cela" est celle qui demande et accepte ce service. L'interdiction englobe à la fois le prestataire de services et le client.
La sagesse derrière cette interdiction, comme mentionné par l'Imam an-Nawawi et d'autres, inclut : 1) Cela constitue une forme de tromperie (ghish), 2) Cela implique d'altérer la création d'Allah sans cause légitime, 3) Cela imite la pratique de l'ignorance pré-islamique (Jahiliyyah), et 4) Dans certains cas, cela peut impliquer l'utilisation de cheveux provenant de sources illicites.
Commentaire Savant sur les Tatouages (Al-Washim)
"La femme qui fait des tatouages" se réfère à la praticienne qui perce la peau et insère du colorant pour créer des marques permanentes, tandis que "la femme qui se fait cela" est celle qui cherche et reçoit le tatouage. Les savants s'accordent unanimement sur l'interdiction des tatouages permanents sur la base de ce récit et d'autres narrations authentiques.
Ibn Qudamah al-Maqdisi a expliqué que les tatouages sont interdits parce qu'ils : 1) Changent de façon permanente la création d'Allah, 2) Causent une douleur inutile au corps, 3) Imitent souvent des cultures mécréantes, et 4) Peuvent contenir des symboles ou des images qui sont islamiquement inadmissibles. L'interdiction s'applique quelle que soit la taille, l'emplacement ou le contenu du tatouage.
Règlements Juridiques et Exceptions
La majorité des savants classiques considéraient les deux pratiques comme des péchés majeurs (kaba'ir) en raison de la sévérité de la malédiction mentionnée. L'école hanafite a fait une exception pour les extensions de cheveux utilisées pour couvrir un défaut ou une difformité légitime, tandis que les autres écoles maintenaient l'interdiction absolue.
Les savants différencient les tatouages permanents des décorations temporaires au henné, ces dernières étant permises et même recommandées pour les femmes lors d'occasions comme l'Aïd et les mariages. La distinction clé réside dans la permanence de l'altération et la méthode utilisée.
Applications Contemporaines
Les savants modernes ont étendu ces règles pour inclure les équivalents modernes tels que les tissages de cheveux, les extensions à clip, et toutes les formes de tatouage cosmétique permanent (y compris le microblading et le maquillage permanent). Le principe reste que toute altération permanente de l'état naturel du corps sans nécessité médicale est interdite.
Ce hadith souligne l'éthique islamique d'accepter et d'être satisfait de sa création naturelle tout en évitant les pratiques qui impliquent la tromperie, l'altération corporelle inutile et l'imitation de cultures interdites.