Ibn Abbas a dit : « Une folle qui avait commis l’adultère a été amenée à Omar. Il consulta le peuple et ordonna qu’elle soit lapidée.
Ali ibn AbuTalib est passé et a dit : « Qu’est-ce qui se passe avec cette (femme) ? Ils dirent : « C’est une folle qui appartient à une certaine famille. Elle a commis l’adultère. Omar a ordonné qu’elle soit lapidée.
Il a dit : « Reprends-la. » Il s’approcha de lui et lui dit : « Commandeur des croyants, ne sais-tu pas qu’il y a trois personnes dont les actions ne sont pas consignées : un fou jusqu’à ce qu’il redevienne la raison, un dormeur jusqu’à ce qu’il se réveille, et un garçon jusqu’à ce qu’il atteigne la puberté ?
Il a dit : Oui. Il demanda alors : « Pourquoi cette femme est-elle lapidée ? »
Il a dit : « Il n’y a rien. Il a alors dit : Laissez-la partir. Il (Omar) la laissa aller et se mit à dire : « Allah est le plus grand. »
Commentaire du Hadith : Le Cas de la Femme Dément
Cette narration de Sunan Abi Dawud 4399 présente une discussion juridique profonde entre le Calife Umar ibn al-Khattab et Ali ibn Abi Talib concernant la responsabilité pénale et les conditions de mise en œuvre des peines prescrites (hudud).
Analyse Juridique de la Responsabilité Pénale
Ali ibn Abi Talib a invoqué le principe islamique établi selon lequel trois catégories de personnes ne sont pas tenues légalement responsables : les déments jusqu'à ce qu'ils retrouvent leur raison, les dormeurs jusqu'à ce qu'ils se réveillent, et les enfants jusqu'à ce qu'ils atteignent la puberté. Cela démontre que la loi islamique exige une pleine capacité mentale (aql) et une compréhension (tamyiz) pour la responsabilité pénale.
La Sagesse dans la Consultation Juridique
L'incident montre l'humilité d'Umar, qui a d'abord consulté des personnes mais, en entendant des preuves plus solides d'Ali, a immédiatement inversé sa décision. Cela illustre la méthodologie appropriée en jurisprudence islamique - suivre les preuves indépendamment de sa position.
La Miséricorde Divine dans la Loi Islamique
La proclamation d'Umar de "Allahu Akbar" lors de la libération de la femme reflète la reconnaissance de la miséricorde de Dieu dans le système juridique. Les peines hudud ont des conditions strictes qui doivent être remplies, et en cas de doute (shubha), la peine est évitée conformément à l'instruction prophétique.
Application dans le Contexte Contemporain
Cette décision s'étend au-delà de l'adultère à toutes les peines prescrites dans Kitab Al-Hudud. Les applications modernes incluraient des exemptions pour les personnes souffrant de maladies mentales, de troubles cognitifs ou de conditions affectant la conscience légale, préservant à la fois l'esprit et la lettre de la loi islamique.