AbuZubyan a dit : Une femme qui avait commis l’adultère a été amenée à Omar. Il donna l’ordre qu’elle soit lapidée.
Ali passa juste à ce moment-là. Il la saisit et la laissa partir. Omar en fut informé. Il dit : « Demande à Ali de venir à moi. » Ali s’approcha de lui et lui dit : « Commandeur des croyants, tu sais que le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : « Il y a trois (personnes) dont les actions ne sont pas consignées : un garçon jusqu’à ce qu’il atteigne la puberté, un dormeur jusqu’à ce qu’il se réveille, un fou jusqu’à ce qu’il soit rétabli dans la raison. Il s’agit d’une idiote (folle) appartenant à la famille d’untel. Quelqu’un aurait pu faire cette action avec elle lorsqu’elle a souffert d’une crise de folie.
Omar dit : « Je ne sais pas. » Ali a dit : Je ne sais pas.
Texte et Contexte du Hadith
Cette narration de Sunan Abi Dawud 4402 présente un cas juridique important impliquant le calife Umar ibn al-Khattab et l'imam Ali ibn Abi Talib concernant une femme accusée d'adultère. L'incident démontre l'application minutieuse des principes juridiques islamiques dans les Peines Prescrites (Kitab Al-Hudud).
Analyse Juridique du Cas
L'intervention de l'imam Ali était basée sur le principe prophétique établi que certaines catégories de personnes ne sont pas légalement responsables de leurs actions. Les trois exceptions mentionnées - les mineurs avant la puberté, ceux qui dorment jusqu'à leur réveil, et les fous jusqu'à ce qu'ils retrouvent la raison - sont bien établies dans la jurisprudence islamique.
La femme a été identifiée comme mentalement incompétente (majnunah), ce qui a immédiatement suspendu l'application de la peine prescrite. Cela démontre que les peines hudud nécessitent une pleine capacité juridique (ahliyyah) et une intention consciente.
Commentaire des Savants
Les savants classiques soulignent que cette narration établit des garanties cruciales dans la mise en œuvre des hudud. L'exigence d'un esprit sain (aql) est une condition fondamentale pour la responsabilité légale. Même le calife Umar, connu pour son adhésion stricte à la justice, a accepté ce raisonnement juridique lorsqu'il a été présenté avec des preuves.
L'échange "Je ne sais pas" entre Umar et Ali reflète le principe juridique islamique de donner le bénéfice du doute dans les cas de hudud. Lorsqu'il y a une incertitude sur les conditions requises pour la punition, la punition doit être suspendue pour éviter une application erronée.
Principes Juridiques Dérivés
Ce hadith établit que : 1) La capacité mentale est essentielle pour la responsabilité légale ; 2) Le doute (shubhah) empêche l'application des hudud ; 3) Même les hautes autorités doivent se référer aux principes juridiques établis ; 4) Le but de la loi islamique est la justice, pas seulement la punition.
Les savants notent que ce cas illustre la sagesse de la jurisprudence islamique dans la protection des vulnérables et en veillant à ce que les peines ne soient appliquées que lorsque toutes les conditions sont définitivement remplies sans doute.