حَدَّثَنَا عَبَّادُ بْنُ مُوسَى الْخُتَّلِيُّ، أَخْبَرَنَا إِسْمَاعِيلُ بْنُ جَعْفَرٍ الْمَدَنِيُّ، عَنْ إِسْرَائِيلَ، عَنْ عُثْمَانَ الشَّحَّامِ، عَنْ عِكْرِمَةَ، قَالَ حَدَّثَنَا ابْنُ عَبَّاسٍ، أَنَّ أَعْمَى، كَانَتْ لَهُ أُمُّ وَلَدٍ تَشْتُمُ النَّبِيَّ صلى الله عليه وسلم وَتَقَعُ فِيهِ فَيَنْهَاهَا فَلاَ تَنْتَهِي وَيَزْجُرُهَا فَلاَ تَنْزَجِرُ - قَالَ - فَلَمَّا كَانَتْ ذَاتَ لَيْلَةٍ جَعَلَتْ تَقَعُ فِي النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم وَتَشْتِمُهُ فَأَخَذَ الْمِغْوَلَ فَوَضَعَهُ فِي بَطْنِهَا وَاتَّكَأَ عَلَيْهَا فَقَتَلَهَا فَوَقَعَ بَيْنَ رِجْلَيْهَا طِفْلٌ فَلَطَخَتْ مَا هُنَاكَ بِالدَّمِ فَلَمَّا أَصْبَحَ ذُكِرَ ذَلِكَ لِرَسُولِ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم فَجَمَعَ النَّاسَ فَقَالَ ‏"‏ أَنْشُدُ اللَّهَ رَجُلاً فَعَلَ مَا فَعَلَ لِي عَلَيْهِ حَقٌّ إِلاَّ قَامَ ‏"‏ ‏.‏ فَقَامَ الأَعْمَى يَتَخَطَّى النَّاسَ وَهُوَ يَتَزَلْزَلُ حَتَّى قَعَدَ بَيْنَ يَدَىِ النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم فَقَالَ يَا رَسُولَ اللَّهِ أَنَا صَاحِبُهَا كَانَتْ تَشْتِمُكَ وَتَقَعُ فِيكَ فَأَنْهَاهَا فَلاَ تَنْتَهِي وَأَزْجُرُهَا فَلاَ تَنْزَجِرُ وَلِي مِنْهَا ابْنَانِ مِثْلُ اللُّؤْلُؤَتَيْنِ وَكَانَتْ بِي رَفِيقَةً فَلَمَّا كَانَتِ الْبَارِحَةَ جَعَلَتْ تَشْتِمُكَ وَتَقَعُ فِيكَ فَأَخَذْتُ الْمِغْوَلَ فَوَضَعْتُهُ فِي بَطْنِهَا وَاتَّكَأْتُ عَلَيْهَا حَتَّى قَتَلْتُهَا ‏.‏ فَقَالَ النَّبِيُّ صلى الله عليه وسلم ‏"‏ أَلاَ اشْهَدُوا أَنَّ دَمَهَا هَدَرٌ ‏"‏ ‏.‏
Traduction
Rapporté par AbuBakr

AbuBarzah a dit : J’étais avec AbuBakr. Il s’est mis en colère contre un homme et a prononcé des paroles enflammées. Je dis : « Peux-tu, calife du Messager d’Allah (ﷺ), que je lui coupe le cou ? Ces paroles ôtèrent sa colère ; Il se leva et entra. Il m’envoya alors chercher et me dit : Qu’as-tu dit tout à l’heure ? J’ai dit : (J’avais dit :) Permettez-moi de lui couper le cou. Il a dit : « Le feriez-vous si je vous l’ordonnais ? » J’ai dit : Oui. Il dit : « Non, je le jure par Allah, cela n’est permis à aucun homme après Mohammed (ﷺ).

Abou Dawud a dit : « C’est la version de Yazid. » Ahmad bin Hanbal a dit : « C’est-à-dire qu’Abou Bakr n’a pas le pouvoir de tuer un homme, sauf pour trois raisons que le Messager d’Allah (ﷺ) a mentionnées : l’incrédulité après la croyance, la fornication après le mariage, ou le meurtre d’un homme sans (assassiner) un homme par lui. Le Prophète (ﷺ) avait le pouvoir de tuer.

Comment

Contexte et Signification du Hadith

Cette narration de Sunan Abi Dawud 4363 démontre le principe constitutionnel profond établi par Abu Bakr al-Siddiq (qu'Allah soit satisfait de lui) concernant la limitation de l'autorité exécutive dans la gouvernance islamique.

Abu Bakr, bien que calife et successeur du Prophète Muhammad (ﷺ), a explicitement reconnu que le pouvoir discrétionnaire d'exécuter des individus sans motifs juridiques spécifiques a pris fin avec la mort du Prophète.

Analyse Juridique de la Peine Capitale

Comme clarifié par l'Imam Ahmad bin Hanbal, les trois infractions capitales nécessitant une exécution sont : l'apostasie après avoir embrassé l'islam, l'adultère après le mariage (pour le muhsan), et le meurtre illégal.

Ces hudud (peines prescrites) ne peuvent être étendues arbitrairement par les dirigeants temporels, soulignant que la loi islamique fonctionne dans des paramètres divins fixes plutôt que par une discrétion humaine arbitraire.

Principes de Gouvernance

La déclaration d'Abu Bakr établit que l'autorité califale est liée par les limitations de la charia, distinguant le rôle législatif de la prophétie et le rôle exécutif du califat.

Cet incident du Kitab Al-Hudud démontre le constitutionnalisme islamique précoce, où même la plus haute autorité politique reconnaît des contraintes juridiques sur le pouvoir.

Dimensions Morales et Spirituelles

La colère initiale d'Abu Bakr et sa réflexion ultérieure modélisent un leadership islamique idéal - capable d'émotion humaine mais gouverné par des principes divins et l'auto-correction.

L'échange enseigne que les postes d'autorité exigent une plus grande retenue et une adhésion à la procédure légale, en particulier en ce qui concerne les questions de vie et de mort.