حَدَّثَنَا سُلَيْمَانُ بْنُ حَرْبٍ، حَدَّثَنَا حَمَّادٌ، عَنْ أَيُّوبَ، عَنْ أَبِي قِلاَبَةَ، عَنْ أَنَسِ بْنِ مَالِكٍ، أَنَّ قَوْمًا، مِنْ عُكْلٍ - أَوْ قَالَ مِنْ عُرَيْنَةَ - قَدِمُوا عَلَى رَسُولِ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم فَاجْتَوَوُا الْمَدِينَةَ فَأَمَرَ لَهُمْ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم بِلِقَاحٍ وَأَمَرَهُمْ أَنْ يَشْرَبُوا مِنْ أَبْوَالِهَا وَأَلْبَانِهَا فَانْطَلَقُوا فَلَمَّا صَحُّوا قَتَلُوا رَاعِيَ رَسُولِ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم وَاسْتَاقُوا النَّعَمَ فَبَلَغَ النَّبِيَّ صلى الله عليه وسلم خَبَرُهُمْ مِنْ أَوَّلِ النَّهَارِ فَأَرْسَلَ النَّبِيُّ صلى الله عليه وسلم فِي آثَارِهِمْ فَمَا ارْتَفَعَ النَّهَارُ حَتَّى جِيءَ بِهِمْ فَأَمَرَ بِهِمْ فَقُطِعَتْ أَيْدِيهِمْ وَأَرْجُلُهُمْ وَسُمِّرَ أَعْيُنُهُمْ وَأُلْقُوا فِي الْحَرَّةِ يَسْتَسْقُونَ فَلاَ يُسْقَوْنَ ‏.‏ قَالَ أَبُو قِلاَبَةَ فَهَؤُلاَءِ قَوْمٌ سَرَقُوا وَقَتَلُوا وَكَفَرُوا بَعْدَ إِيمَانِهِمْ وَحَارَبُوا اللَّهَ وَرَسُولَهُ ‏.‏
Traduction
Rapporté par Abdullah ibn Umar

Certaines personnes ont attaqué les chameaux du Prophète (ﷺ), les ont chassés et ont apostasié. Ils tuèrent le berger du Messager d’Allah (ﷺ) qui était croyant. Il (le Prophète) a envoyé (des gens) à leur poursuite et ils ont été pris. Il leur a coupé les mains et les pieds, et les yeux crevés. Le verset concernant la lutte contre Allah et Son Prophète (ﷺ) a ensuite été révélé. C’est sur ces personnes qu’Anas ibn Malik a informé al-Hajjaj lorsqu’il l’a interrogé.

Comment

Contexte du Hadith et Analyse Juridique

Cette narration de Sunan Abi Dawud 4369 décrit un crime grave impliquant le vol, l'apostasie et le meurtre. Les auteurs ont commis plusieurs crimes capitaux : ils ont volé les chameaux du Prophète, tué un gardien croyant et abandonné l'islam. La punition infligée—l'amputation des membres et l'aveuglement—était spécifique à ces circonstances particulières et représente la dissuasion maximale pour une telle rébellion complète.

Les savants classiques expliquent que cette punition sévère n'était pas seulement pour le vol mais pour les crimes combinés de brigandage (hirabah) associés à l'apostasie et au meurtre. Le verset coranique référencé (probablement 5:33) prescrit des peines sévères pour ceux qui font la guerre à Allah et à Son Messager, y compris l'exécution, la crucifixion, l'amputation ou l'exil.

Interprétation Savante

L'imam al-Nawawi commente que ce cas démontre comment les punitions peuvent être combinées lorsque plusieurs crimes sont commis. L'aveuglement était une mesure exceptionnelle en raison de la gravité de leur rébellion et du meurtre d'un musulman.

Ibn Qudamah dans al-Mughni explique que la punition principale pour le brigandage avec meurtre est l'exécution, mais le Prophète a combiné les punitions ici en raison des circonstances uniques de leur apostasie et de l'attaque directe contre la direction de la communauté musulmane.

Les savants notent que ce jugement est spécifique à son contexte et n'établit pas un précédent général pour l'aveuglement comme punition standard dans la loi islamique.

Principes Juridiques Dérivés

Le hadith établit que les crimes contre l'État et la direction de la communauté peuvent justifier des punitions renforcées.

Il démontre la flexibilité dans l'application des peines prescrites (hudud) lorsque plusieurs crimes se croisent.

Le jugement souligne la gravité de l'apostasie combinée à des crimes violents contre les musulmans.

Les savants mettent en garde que de telles punitions combinées nécessitent une considération judiciaire minutieuse et ne doivent pas être appliquées arbitrairement.