حَدَّثَنَا مُوسَى بْنُ إِسْمَاعِيلَ، حَدَّثَنَا أَبَانُ، عَنْ عَاصِمٍ، عَنْ أَبِي صَالِحٍ، ذَكْوَانَ عَنْ مُعَاوِيَةَ بْنِ أَبِي سُفْيَانَ، قَالَ قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم ‏"‏ إِذَا شَرِبُوا الْخَمْرَ فَاجْلِدُوهُمْ ثُمَّ إِنْ شَرِبُوا فَاجْلِدُوهُمْ ثُمَّ إِنْ شَرِبُوا فَاجْلِدُوهُمْ ثُمَّ إِنْ شَرِبُوا فَاقْتُلُوهُمْ ‏"‏ ‏.‏
Traduction
Rapporté par AbdurRahman ibn al-Azhar

Un homme qui avait bu du vin a été amené devant le Prophète (ﷺ) alors qu’il était à Hunayn. Il lui a jeté de la poussière sur le visage. Il ordonna alors à ses compagnons de le frapper avec leurs sandales et tout ce qu’ils avaient dans leurs mains. Il leur dit : Laissez-le, et ils le quittèrent. Le Messager d’Allah (ﷺ) mourut alors, et AbuBakr donna quarante coups de fouet pour avoir bu du vin, puis Omar, au début de son califat, infligea quarante coups et à la fin de son califat, il en infligea quatre-vingts. Uthman (après lui) infligea les deux châtiments, quatre-vingts et quarante coups, et finalement Mu’awiyah établit quatre-vingts coups.

Comment

Commentaire du Hadith : Peines Prescrites (Kitab Al-Hudud)

Cette narration de Sunan Abi Dawud 4488 fournit un aperçu crucial de l'évolution légale de la peine pour la consommation de vin dans la jurisprudence islamique.

Ère Prophétique : Peine Discrétionnaire

L'approche initiale du Prophète avec de la poussière et des coups reflète le tazir (peine discrétionnaire) plutôt que le hadd (peine fixe), indiquant que la législation était en développement.

Le lieu à Hunayn suggère que cela s'est produit après la Conquête de La Mecque (8 AH), montrant la mise en œuvre progressive des lois islamiques.

Période Caliphale : Évolution Légale

L'établissement par Abu Bakr de quarante coups de fouet représente la première formalisation de la peine, basée sur une analogie avec la peine pour calomnie.

La continuation initiale par Umar de quarante coups de fouet, puis l'augmentation à quatre-vingts, reflète l'ijtihad (raisonnement légal) basé sur l'augmentation de la consommation publique d'alcool et la nécessité d'un dissuasif plus fort.

L'application par Uthman des deux peines montre une prise en compte des circonstances, tandis que l'établissement final par Mu'awiyah de quatre-vingts coups de fouet est devenu la position sunnite standard.

Principes Juridiques

Cette progression démontre le principe légal islamique de législation graduelle (tadrij) et l'autorité des dirigeants à déterminer les peines pour le bien-être public.

La variation des peines souligne comment la loi islamique s'adapte aux conditions sociales changeantes tout en maintenant les principes fondamentaux.