حَدَّثَنَا مُحَمَّدُ بْنُ يَحْيَى بْنِ فَارِسٍ، حَدَّثَنَا الْفِرْيَابِيُّ، حَدَّثَنَا إِسْرَائِيلُ، حَدَّثَنَا سِمَاكُ بْنُ حَرْبٍ، عَنْ عَلْقَمَةَ بْنِ وَائِلٍ، عَنْ أَبِيهِ، أَنَّ امْرَأَةً، خَرَجَتْ عَلَى عَهْدِ النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم تُرِيدُ الصَّلاَةَ فَتَلَقَّاهَا رَجُلٌ فَتَجَلَّلَهَا فَقَضَى حَاجَتَهُ مِنْهَا فَصَاحَتْ وَانْطَلَقَ فَمَرَّ عَلَيْهَا رَجُلٌ فَقَالَتْ إِنَّ ذَاكَ فَعَلَ بِي كَذَا وَكَذَا وَمَرَّتْ عِصَابَةٌ مِنَ الْمُهَاجِرِينَ فَقَالَتْ إِنَّ ذَلِكَ الرَّجُلَ فَعَلَ بِي كَذَا وَكَذَا ‏.‏ فَانْطَلَقُوا فَأَخَذُوا الرَّجُلَ الَّذِي ظَنَّتْ أَنَّهُ وَقَعَ عَلَيْهَا فَأَتَوْهَا بِهِ فَقَالَتْ نَعَمْ هُوَ هَذَا ‏.‏ فَأَتَوْا بِهِ النَّبِيَّ صلى الله عليه وسلم فَلَمَّا أَمَرَ بِهِ قَامَ صَاحِبُهَا الَّذِي وَقَعَ عَلَيْهَا فَقَالَ يَا رَسُولَ اللَّهِ أَنَا صَاحِبُهَا ‏.‏ فَقَالَ ‏"‏ اذْهَبِي فَقَدْ غَفَرَ اللَّهُ لَكِ ‏"‏ ‏.‏ وَقَالَ لِلرَّجُلِ قَوْلاً حَسَنًا ‏.‏ قَالَ أَبُو دَاوُدَ يَعْنِي الرَّجُلَ الْمَأْخُوذَ وَقَالَ لِلرَّجُلِ الَّذِي وَقَعَ عَلَيْهَا ‏"‏ ارْجُمُوهُ ‏"‏ ‏.‏ فَقَالَ ‏"‏ لَقَدْ تَابَ تَوْبَةً لَوْ تَابَهَا أَهْلُ الْمَدِينَةِ لَقُبِلَ مِنْهُمْ ‏"‏ ‏.‏ قَالَ أَبُو دَاوُدَ رَوَاهُ أَسْبَاطُ بْنُ نَصْرٍ أَيْضًا عَنْ سِمَاكٍ ‏.‏
Traduction
Rapporté par Wa’il ibn Hujr

Lorsqu’une femme est sortie à l’époque du Prophète (ﷺ) pour prier, un homme l’a attaquée et l’a maîtrisée (violée).

Elle poussa un cri et il s’en alla, et quand un homme passa, elle dit : « Cet homme m’a fait ceci et cela. Et quand une troupe d’émigrants passa, elle dit : Cet homme m’a fait telle ou telle chose. Ils allèrent saisir l’homme qu’ils croyaient avoir eu des rapports sexuels avec elle et le lui amenèrent.

Elle a dit : Oui, c’est lui. Puis ils l’amenèrent au Messager d’Allah (ﷺ).

Alors qu’il (le Prophète) était sur le point de prononcer une sentence, l’homme qui l’avait agressée s’est levé et a dit : « Messager d’Allah, je suis l’homme qui lui a fait cela.

Il (le Prophète) lui dit : « Va-t’en, car Allah t’a pardonné. » Mais il dit à l’homme de bonnes paroles (AbuDawud dit : c’est-à-dire l’homme qui a été saisi), et de l’homme qui avait eu des rapports sexuels avec elle, il dit : Lapidez-le à mort.

Il a dit aussi : Il s’est repenti à un tel point que si les gens de Médine s’étaient repentis de la même manière, cela aurait été accepté de leur part.

Abou Dawud a dit : Asbat bin Nasr l’a également transmis de Simak.

Comment

Texte et Contexte du Hadith

Cette narration de Sunan Abi Dawud 4379 dans le Livre des Peines Prescrites (Kitab Al-Hudud) décrit un cas juridique important impliquant un viol à l'époque du Prophète. Une femme a été agressée alors qu'elle se rendait à la prière, conduisant à une situation complexe où un homme innocent a d'abord été accusé avant que le véritable coupable ne se confesse.

Analyse Juridique du Cas

La gestion de ce cas par le Prophète démontre plusieurs principes juridiques clés : l'exigence de preuves claires pour les peines hudud, l'acceptation de la confession dans les affaires criminelles, et la distinction entre fausse accusation et erreur d'identification authentique.

L'identification erronée initiale par la victime ne constituait pas une fausse accusation (qadhf) nécessitant une punition, car il s'agissait d'une erreur honnête d'identification plutôt que d'une fausse déclaration malveillante.

La Confession et le Repentir

La confession volontaire du coupable, malgré l'opportunité de rester silencieux, démontre l'accent islamique sur la véracité et la prise de responsabilité pour ses actions. Sa confession a satisfait à l'exigence probatoire pour la mise en œuvre de la peine hadd.

La déclaration du Prophète sur la qualité de son repentir indique qu'un repentir sincère, même accompagné d'une punition légale, est extrêmement précieux aux yeux d'Allah et peut conduire au pardon spirituel.

Application de la Peine Hadd

La peine prescrite de lapidation indique que le coupable était muhsan (marié), car c'est la punition pour l'adultère/fornication par une personne mariée en droit islamique. Le viol a été traité sous la catégorie de zina (rapport sexuel illicite) en raison de l'absence de législation spécifique sur le viol à cette époque.

Les paroles bienveillantes du Prophète à l'homme injustement accusé démontrent l'importance de compenser ceux qui sont faussement accusés et de restaurer leur honneur et leur réputation dans la communauté.

Commentaire des Savants

Les savants classiques notent que ce cas établit que le viol est un crime majeur nécessitant une punition sévère. Les juristes ultérieurs ont développé des règles plus spécifiques pour le viol, le distinguant des rapports illicites consensuels en termes de responsabilité de la victime et d'exigences probatoires.

Le cas illustre également le principe juridique islamique selon lequel les peines sont évitées en cas de doute, car l'accusation initiale contenait suffisamment de doute pour empêcher une punition immédiate jusqu'à ce que le véritable coupable se confesse.