حَدَّثَنَا أَحْمَدُ بْنُ مُحَمَّدٍ الْمَرْوَزِيُّ، حَدَّثَنِي عَلِيُّ بْنُ حُسَيْنِ بْنِ وَاقِدٍ، عَنْ أَبِيهِ، عَنْ يَزِيدَ النَّحْوِيِّ، عَنْ عِكْرِمَةَ، عَنِ ابْنِ عَبَّاسٍ، قَالَ ‏{‏ وَالْمُطَلَّقَاتُ يَتَرَبَّصْنَ بِأَنْفُسِهِنَّ ثَلاَثَةَ قُرُوءٍ وَلاَ يَحِلُّ لَهُنَّ أَنْ يَكْتُمْنَ مَا خَلَقَ اللَّهُ فِي أَرْحَامِهِنَّ ‏}‏ الآيَةَ وَذَلِكَ أَنَّ الرَّجُلَ كَانَ إِذَا طَلَّقَ امْرَأَتَهُ فَهُوَ أَحَقُّ بِرَجْعَتِهَا وَإِنْ طَلَّقَهَا ثَلاَثًا فَنُسِخَ ذَلِكَ وَقَالَ ‏{‏ الطَّلاَقُ مَرَّتَانِ ‏}‏ ‏.‏
Traduction

Mujahid a dit : « J’étais avec Ibn 'Abbas ». Un homme vint à lui et lui dit qu’il avait divorcé de sa femme en trois déclarations. Je gardai le silence et pensai qu’il allait le lui rendre. Il dit alors : « Un homme va et commet un acte insensé et dit ensuite : « Ô, Ibn 'Abbas ! Alaah a dit : « Et pour ceux qui craignent Allah, Il prépare une issue. » Puisque tu n’as pas respecté ton devoir envers Allah, je ne trouve pas d’issue pour toi. Tu as désobéi à ton Seigneur et ta femme a été séparée de toi. Allah a dit : « Ô Prophète ! Lorsque vous divorcez, les femmes divorcent d’elles au début de leur période d’attente. Abou Dawud a dit : « Cette tradition a été transmise par Humaid Al A’raj et par d’autres par Mujahid sur l’autorité d’Ibn 'Abbas. Shu’bjh l’a rapporté d’après 'Amr bin Murrah d’après Sa’id bin Jubair sur l’autorité d’Ibn 'Abbas. Ayyoub et Ibn 'Jubair l’ont tous deux rapporté d’après « 'Ikrimah bin Khalid ; d’après Sa’id bin Jubair, sur l’autorité d’Ibn 'Abbas. Ibn Juraij l’a rapporté d’après 'Abd Al Hamid bin Rafi' d’après 'Ata d’après Ibn 'Abbas. Al A’mash l’a rapporté d’après Malik bin Al Harith sur l’autorité d’Ibn 'Abbas. Ils ont tous parlé du divorce par trois déclarations. Il l’a permis et a dit : « (Ta femme) a été séparée de toi, selon la tradition rapportée par Ismaïl d’après Ayub d’Abd Allah bin Kathir. » Abou Dawud a dit : « Hammad bin Zaid l’a rapporté d’Ayyoub à partir de 'Ikrimah sur l’autorité d’Ibn 'Abbas. Cette version ajoute : « Vous avez divorcé trois fois en disant en une seule déclaration, cela constitue un simple (divorce). Ismaïl bin Ibrahim l’a rapporté d’Ayyoub d’après 'Ikrimah. C’est sa déclaration (celle d’Ikrimah). Il n’a pas mentionné le nom d’Ibn 'Abbas. Il l’a raconté comme une déclaration de 'Ikrimah.

Comment

Commentaire du Hadith : Sunan Abi Dawud 2197 - Divorce (Kitab Al-Talaq)

Cette narration aborde la question cruciale du triple divorce prononcé en une seule séance, dans laquelle Ibn 'Abbas a initialement maintenu la position qu'une telle déclaration constituait une séparation irrévocable. Il a réprimandé l'homme pour sa folie, soulignant que l'assistance divine est conditionnée par la piété, en citant la sourate At-Talaq, verset 2. L'échec de l'homme à observer les ordonnances de Dieu a exclu tout recours légal à la réconciliation, entraînant la finalité du divorce.

Perspectives savantes sur le triple divorce

Les diverses chaînes de transmission (asnad) citées par Abu Dawud révèlent une diversité d'opinions savantes. Alors que la position initiale d'Ibn 'Abbas traitait une triple déclaration comme un divorce unique et révocable—une position soutenue par des narrateurs comme 'Ikrimah—d'autres transmissions indiquent qu'il l'a plus tard considérée comme un triple divorce irrévocable. Cela reflète l'évolution de l'interprétation juridique (ijtihad) parmi les Compagnons.

La distinction réside dans le fait que les trois déclarations aient été faites successivement en une seule session ou comme une seule déclaration. La dernière opinion, attribuée à 'Ikrimah, le considère comme un divorce unique, permettant la révocation pendant la période d'attente ('iddah). Cela s'aligne avec l'injonction coranique dans la sourate At-Talaq, verset 1, de divorcer des femmes au début de leur 'iddah, impliquant un processus révocable.

Implications juridiques et application moderne

Les savants classiques ont divergé sur cette question : l'école hanafite considérait le triple divorce en une session comme contraignant et irrévocable, tandis que les écoles malikite, shafi'ite et hanbalite le voyaient comme un divorce unique révocable. Les réformes juridiques contemporaines dans de nombreux pays à majorité musulmane ont adopté la dernière position pour éviter une dissolution hâtive du mariage, conformément à l'esprit coranique de préserver l'unité familiale.

Ce hadith souligne le principe que les conséquences juridiques découlent des actions d'une personne. La déclaration impulsive de l'homme, contraire au processus graduel prescrit du divorce, a conduit à de graves conséquences matrimoniales, illustrant la sagesse derrière la législation minutieuse de l'Islam sur les questions familiales.