'Ubaid Allah a dit : « Marwan a envoyé quelqu’un (Qabisah) à Fatimah et l’a interrogée (sur l’affaire). Elle a dit qu’elle était l’épouse d’Abou Hafs. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a nommé 'Ali gouverneur dans une certaine partie du Yémen. Son mari l’accompagna également. De là, il lui envoya un message prononçant un divorce qui restait encore. Il ordonna à Ayyash bin Abi Rabi’ah et à Al Harith bin Hisham de lui fournir une pension alimentaire. Ils dirent : « Par Allah, il n’y a de subsistance pour elle, sauf au cas où elle serait enceinte. » Elle est venue voir le Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui a dit : « Il n’y a pas de subsistance pour toi sauf au cas où tu serais enceinte. Elle a ensuite demandé la permission de quitter (sa maison) et il lui a donné la permission. Elle a demandé : « Où devrais-je me déplacer. Apôtre d’Allah (صلى الله عليه وسلم) ? L’Apôtre d’Allah (صلى الله عليه وسلم) a dit à Ibn Umm Maktum. Il était aveugle. Elle se déshabillait et il ne pouvait pas la voir. Elle y a vécu jusqu’à ce que sa période d’attente soit passée. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) l’a mariée à Usamah. Qabisah retourna alors vers Marwan et lui raconta cela. Marwan a dit : « Nous n’avons entendu cette tradition que d’une femme, nous suivrons donc la pratique fiable sur laquelle nous avons trouvé le peuple ». Quand cela parvint à Fatimah, elle dit : « Entre moi et toi se trouve le Livre d’Allah ». Allah le Très-Haut a dit : « Répudiez-les pour leur période d’attente... Tu ne sais pas, il se peut qu’Allah accomplisse ensuite quelque chose de nouveau. Elle a dit : « Quelle nouvelle chose va émerger après le triple divorce. » Abu Dawud a dit : « Une tradition similaire a été rapportée par Yunus sur l’autorité d’Al Zuhri. Quant à Al Zubaidi, il a rapporté les deux traditions, la tradition de 'Ubaid Allah dans la version de Ma’mar et la tradition d’Abu Salamah dans la version de 'Aqil. Abou Dawud a dit : « Muhammad bin Ishaq a rapporté sur l’autorité d’Al Zuhri que Qabisah bin Dhuwaib lui a transmis la version qui a été rapportée par 'Ubaid Allah bin 'Abd Allah, qui a Qabisah puis est retourné à Marwan et l’a informé à ce sujet. »
Divorce (Kitab Al-Talaq) - Sunan Abi Dawud 2290
Ce récit de Sunan Abi Dawud présente un cas complexe de jurisprudence sur le divorce impliquant Fatimah bint Qays et son mari Abu Hafs. Le mari a prononcé un seul divorce alors qu'il était au Yémen, laissant deux divorces restants. Le Prophète (ﷺ) a statué que la pension alimentaire n'est obligatoire pendant la période d'attente que si la femme est enceinte, établissant un principe juridique important dans le droit familial islamique.
Commentaire savant sur la pension alimentaire pendant la 'Iddah
Les savants classiques expliquent que ce hadith démontre la distinction entre le divorce révocable et irrévocable. Lorsqu'un mari prononce un ou deux divorces (moins de trois), le mariage reste potentiellement révocable pendant la période d'attente, et la pension alimentaire est obligatoire. Cependant, dans les cas de divorce définitif (trois prononciations), la pension alimentaire n'est requise que si la femme est enceinte.
L'imam al-Nawawi commente que cette décision reflète la sagesse de la loi islamique en équilibrant les droits des deux époux tout en assurant la protection de la progéniture potentielle.
Analyse juridique des arrangements de logement
La permission du Prophète pour Fatimah de déménager dans la maison d'Ibn Umm Maktum, malgré sa cécité, illustre la considération minutieuse accordée à la vie privée et à la dignité des femmes pendant leur période d'attente. Les savants notent que cet arrangement assurait à la fois l'observation correcte de la période d'attente et la protection de la pudeur de la femme.
Ibn Qudamah al-Maqdisi souligne que la considération principale est de fournir un logement convenable qui maintient l'honneur de la femme tout en remplissant les exigences légales de la 'iddah.
Implications théologiques de l'objection de Marwan
L'hésitation de Marwan à accepter la narration parce qu'elle provenait d'une narratrice reflète la discussion savante en cours sur le témoignage et la transmission. Cependant, la réponse de Fatimah citant des preuves coraniques (Sourate at-Talaq) démontre l'autorité des preuves textuelles sur la préférence personnelle dans la jurisprudence islamique.
Al-Qurtubi explique que cet échange souligne l'importance d'adhérer aux traditions prophétiques authentiques, quel que soit le genre du narrateur, lorsque la transmission est vérifiée et fiable.