حَدَّثَنَا نَصْرُ بْنُ عَلِيٍّ، أَخْبَرَنَا فُضَيْلُ بْنُ سُلَيْمَانَ، حَدَّثَنَا عَمْرُو بْنُ أَبِي عَمْرٍو، عَنْ سَعِيدٍ الْمَقْبُرِيِّ، عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ، أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم قَالَ ‏"‏ مَنْ وَلِيَ الْقَضَاءَ فَقَدْ ذُبِحَ بِغَيْرِ سِكِّينٍ ‏"‏ ‏.‏
Traduction
Rapporté par Abou Hurayrah

Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : Celui qui a été nommé juge parmi le peuple a été tué sans couteau.

Comment

Le Bureau du Juge (Kitab Al-Aqdiyah)

Sunan Abi Dawud 3572

Texte du Hadith

Le Prophète (ﷺ) a dit : "Celui qui a été nommé juge parmi les gens a été tué sans couteau."

Commentaire Savant

Ce hadith profond de Sunan Abi Dawud sert d'avertissement grave sur l'immense responsabilité de l'autorité judiciaire. La métaphore "tué sans couteau" indique qu'accepter la fonction de juge expose à une destruction spirituelle par l'injustice potentielle, même si aucun préjudice physique ne se produit.

Les savants classiques expliquent que les juges font face à un péril constant pour leur foi et leur au-delà. Chaque jugement comporte le risque d'erreur, et les décisions injustes—qu'elles soient intentionnelles ou non—constituent une oppression envers la création d'Allah. Le juge se tient entre les gens et la loi d'Allah, portant la responsabilité de chaque verdict.

L'Imam Al-Khattabi commente que cette narration décourage de rechercher la fonction de juge en raison de ses responsabilités et conséquences sévères. Seuls ceux qui ont une connaissance complète, un caractère impeccable et la crainte d'Allah devraient accepter de tels postes lorsque cela est nécessaire pour maintenir la justice dans la société.

La "mise à mort" fait référence à la mort spirituelle qui survient en violant la confiance divine, en opprimant les autres ou en déformant les jugements d'Allah. Cela souligne pourquoi les premiers savants considéraient la fonction de juge comme l'une des professions les plus dangereuses pour sa religion, malgré sa nécessité pour l'ordre communautaire.

Implications Juridiques

Ce hadith établit que les juges doivent posséder : une connaissance approfondie de la loi islamique, une intégrité totale, une immunité aux influences extérieures et une conscience constante de la responsabilité divine. Il sert de principe fondamental dans l'éthique judiciaire islamique.

Les savants déduisent que si la fonction de juge est une obligation collective (fard kifayah) pour la communauté musulmane, elle reste individuellement répréhensible (makruh) pour ceux qui craignent de ne pas pouvoir remplir ses exigences strictes correctement.