Retournez vers votre peuple ; si vous aimez que je paie pour l’achat de votre liberté en votre nom et que j’aurai le droit d’hériter de vous, je le ferai. Barirah en parla à son peuple, mais ceux-ci refusèrent et dirent : « Si elle veut acheter ta liberté contre une récompense de la part d’Allah, elle peut le faire, mais le droit d’hériter d’elle nous appartiendra. Elle en a parlé au Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم). Le Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Rachète-la (la liberté) et libère-la, car le droit d’héritage n’appartient qu’à celui qui a libéré une personne. Le Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) s’est alors levé et a dit : « Si quelqu’un pose une condition qui n’est pas dans le Livre d’Allah, il n’y a aucun droit, même s’il le stipule cent fois. La condition d’Allah est plus valide et contraignante.
Le Livre de l'affranchissement des esclaves - Sunan Abi Dawud 3929
Cette narration de Sunan Abi Dawud concerne le cas de Barirah, une femme esclave dont la liberté était recherchée par 'A'ishah, la Mère des Croyants. 'A'ishah a proposé de payer pour l'affranchissement de Barirah à condition qu'elle hérite d'elle, comme c'était la coutume à l'époque pré-islamique de l'ignorance (Jahiliyyah).
Analyse juridique de la condition
Le peuple de Barirah a refusé cette condition, insistant sur le fait que si 'A'ishah cherchait une récompense d'Allah seul, elle pouvait libérer Barirah, mais le droit d'héritage resterait avec eux. La question a été soumise au Prophète Muhammad (ﷺ) qui a statué que le droit d'héritage appartient uniquement à celui qui affranchit l'esclave.
Cette décision a abrogé la pratique pré-islamique et a établi que la wala' (le droit d'héritage d'un esclave affranchi) suit l'acte d'affranchissement lui-même, et non aucune condition contractuelle.
La déclaration prophétique
Le Prophète (ﷺ) a ensuite énoncé un principe juridique profond : « Si quelqu'un pose une condition qui n'est pas dans le Livre d'Allah, il n'y a aucun droit à cela, même s'il la stipule cent fois. La condition d'Allah est plus valide et plus contraignante. » Cela établit que toute condition contraire à la loi islamique est nulle et non avenue, quelle que soit la fréquence ou l'explicite avec laquelle elle est stipulée.
Commentaire savant
Les savants classiques expliquent que ce hadith établit plusieurs principes importants : Premièrement, que la wala' est un droit inhérent au libérateur. Deuxièmement, que les conditions contraires à la Charia sont invalides. Troisièmement, que la loi islamique prime sur toutes les coutumes et accords. La décision souligne que les actes d'adoration doivent être purement pour le plaisir d'Allah, sans être mêlés à des conditions mondaines qui contredisent la loi divine.