حَدَّثَنَا مُوسَى بْنُ إِسْمَاعِيلَ، حَدَّثَنَا حَمَّادٌ، أَخْبَرَنَا أَبُو قَزَعَةَ الْبَاهِلِيُّ، عَنْ حَكِيمِ بْنِ مُعَاوِيَةَ الْقُشَيْرِيِّ، عَنْ أَبِيهِ، قَالَ قُلْتُ يَا رَسُولَ اللَّهِ مَا حَقُّ زَوْجَةِ أَحَدِنَا عَلَيْهِ قَالَ ‏"‏ أَنْ تُطْعِمَهَا إِذَا طَعِمْتَ وَتَكْسُوَهَا إِذَا اكْتَسَيْتَ - أَوِ اكْتَسَبْتَ - وَلاَ تَضْرِبِ الْوَجْهَ وَلاَ تُقَبِّحْ وَلاَ تَهْجُرْ إِلاَّ فِي الْبَيْتِ ‏"‏ ‏.‏ قَالَ أَبُو دَاوُدَ ‏"‏ وَلاَ تُقَبِّحْ ‏"‏ ‏.‏ أَنْ تَقُولَ قَبَّحَكِ اللَّهُ ‏.‏
Traduction
Rapporté par Mu’awiyah al-Qushayri

Mu’awiyah demanda : Messager d’Allah, quel est le droit de l’épouse de l’un de nous sur lui ? Il répondit : « Que tu lui donnes à manger quand tu manges, que tu l’habilles quand tu te vêtis, que tu ne la frappes pas au visage, que tu ne l’insultes pas et que tu ne te sépares d’elle que dans la maison.

Abou Dawoud a dit : « Ne l’insulte pas » signifie, comme tu le dis : « Qu’Allah t’insulte ».

Comment

Texte et Contexte du Hadith

Le noble compagnon Mu'awiyah ibn Abi Sufyan (qu'Allah soit satisfait de lui) a interrogé le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) concernant les droits qu'une femme a sur son mari. Cela démontre l'empressement des Compagnons à comprendre et à remplir leurs obligations religieuses dans la vie conjugale.

Commentaire Savant

"Donne-lui à manger quand tu manges" - Cela établit l'obligation fondamentale de l'entretien (nafaqah). Le mari doit fournir une subsistance équivalente à son propre niveau, assurant que sa femme ne souffre pas de la faim pendant qu'il mange.

"Habille-la quand tu t'habilles" - Cela étend l'obligation d'entretien aux vêtements et au logement. Le mari doit fournir des vêtements adaptés à sa position sociale et aux conditions climatiques, traitant sa femme avec la même considération qu'il se montre à lui-même.

"Ne la frappe pas au visage" - Le visage représente la dignité et la beauté humaines. Le frapper cause une humiliation particulière et une difformité potentiellement permanente. Bien que l'islam permette des mesures disciplinaires dans des cas extrêmes, cette interdiction souligne le respect de la dignité humaine.

"Ne l'injurie pas" - Comme expliqué par l'Imam Abu Dawud, cela interdit de maudire ou d'invoquer la colère d'Allah sur sa femme. Un tel discours détruit l'harmonie conjugale et contredit l'esprit de miséricorde et de compassion qui devrait caractériser les foyers musulmans.

"Ne te sépare pas d'elle sauf dans la maison" - Cela interdit d'abandonner les relations sexuelles avec sa femme comme punition (ilaa'). Si un mari souhaite exprimer son mécontentement, il devrait le faire au sein du foyer sans abandon complet des relations conjugales, ce qui protège les droits de la femme et évite des difficultés indues.

Implications Légales et Éthiques

Ce hadith établit les droits fondamentaux de la femme à l'entretien matériel, à la sécurité physique, à la dignité émotionnelle et aux relations conjugales. Des savants classiques comme l'Imam Nawawi ont souligné que ces droits forment le fondement du droit matrimonial islamique.

L'interdiction de frapper au visage et d'injurier démontre l'accent de l'islam sur la préservation de la dignité humaine même pendant les disputes. Les savants notent que bien que le Coran permette des mesures disciplinaires légères en cas de nushuz (rébellion), ce hadith fixe des limites claires contre les traitements excessifs ou humiliants.

Application Contemporaine

Les maris musulmans modernes devraient comprendre ces droits comme des obligations religieuses non négociables. L'exigence de fournir selon ses moyens reste pertinente, bien que la norme de "quand tu manges/t'habilles" inclue désormais les compréhensions contemporaines du logement, des soins de santé et de l'éducation adéquats.

Les interdictions contre les abus prennent une plus grande importance à notre époque, où les abus physiques et verbaux sont reconnus comme des problèmes sociaux majeurs. Les communautés musulmanes devraient utiliser ce hadith pour éduquer contre la violence domestique et promouvoir le modèle prophétique de traitement bienveillant.