حَدَّثَنَا مُوسَى بْنُ إِسْمَاعِيلَ، حَدَّثَنَا حَمَّادٌ، عَنْ عَلِيِّ بْنِ زَيْدٍ، عَنْ أَبِي حُرَّةَ الرَّقَاشِيِّ، عَنْ عَمِّهِ، أَنَّ النَّبِيَّ صلى الله عليه وسلم قَالَ ‏"‏ فَإِنْ خِفْتُمْ نُشُوزَهُنَّ فَاهْجُرُوهُنَّ فِي الْمَضَاجِعِ ‏"‏ ‏.‏ قَالَ حَمَّادٌ يَعْنِي النِّكَاحَ ‏.‏
Traduction
Iyas ibn Abdullah ibn Abu Dhubab a rapporté que le Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) a dit

Ne battez pas les servantes d’Allah, mais quand Omar est venu voir le Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) et a dit : « Les femmes se sont enhardies envers leurs maris, il (le Prophète) a donné la permission de les battre. Ensuite, de nombreuses femmes sont venues autour de la famille du Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) pour se plaindre de leurs maris. Alors le Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Beaucoup de femmes ont fait le tour de la famille de Mohammed pour se plaindre de leurs maris. Ils ne sont pas les meilleurs d’entre vous.

Comment

Texte et Contexte du Hadith

La narration de Sunan Abi Dawud 2146 présente une séquence historique complexe concernant les relations conjugales. Initialement, le Prophète a interdit de frapper les femmes entièrement, les appelant "les servantes d'Allah". Cela reflète le principe islamique fondamental d'honorer la dignité des femmes.

Le contexte révèle qu'Umar ibn al-Khattab a signalé une insubordination féminine accrue, conduisant à une permission temporaire pour une correction disciplinée. Cependant, les plaintes massives ultérieures des femmes ont provoqué le retrait immédiat du Prophète et sa forte condamnation de tels maris.

Interprétation Savante Classique

Les savants traditionnels comme Ibn Hajar et al-Nawawi expliquent que ce hadith démontre la nature évolutive de la législation islamique. L'interdiction initiale représente l'idéal, tandis que la permission temporaire répondait à des circonstances sociales spécifiques.

La condamnation finale établit que, bien que des mesures disciplinaires minimales existent en principe, leur application pratique est sévèrement restreinte. La phrase "Ils ne sont pas les meilleurs parmi vous" constitue une censure morale puissante contre les maris qui recourent à la correction physique.

Règlements Juridiques et Conditions

Les juristes classiques de tous les madhahib (écoles de droit) ont imposé des conditions strictes pour toute correction permise : elle doit être symbolique plutôt que blessante, suivre plusieurs avertissements, ne traiter que des transgressions morales graves et éviter le visage ou les zones sensibles.

La plupart des savants, y compris al-Shafi'i et Malik, ont considéré cette permission comme fortement déconseillée (makruh) et ont noté que la pratique propre du Prophète était de ne jamais frapper aucune femme ou serviteur. Le consensus savant écrasant favorise la patience, le conseil et la séparation plutôt que les mesures physiques.

Application Contemporaine

La scholarship islamique moderne, en référence à ce même hadith, soutient de plus en plus que le contexte historique rend la correction physique inapplicable aujourd'hui. La séquence démontre la préférence claire du Prophète pour la résolution non violente et sa condamnation des maris abusifs.

Cette narration du Mariage (Kitab Al-Nikah) enseigne finalement que le mariage islamique est fondé sur le respect mutuel et la bonté, toute mesure disciplinaire étant exceptionnelle, fortement restreinte et moralement déconseillée.