حَدَّثَنَا مُسَدَّدٌ، حَدَّثَنَا عَبْدُ الْوَاحِدِ بْنُ زِيَادٍ، حَدَّثَنَا عُمَارَةُ بْنُ الْقَعْقَاعِ، عَنْ أَبِي زُرْعَةَ بْنِ عَمْرِو بْنِ جَرِيرٍ، عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ، قَالَ قَالَ رَجُلٌ لِلنَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم يَا رَسُولَ اللَّهِ أَىُّ الصَّدَقَةِ أَفْضَلُ قَالَ ‏"‏ أَنْ تَصَدَّقَ وَأَنْتَ صَحِيحٌ حَرِيصٌ تَأْمُلُ الْبَقَاءَ وَتَخْشَى الْفَقْرَ وَلاَ تُمْهِلْ حَتَّى إِذَا بَلَغَتِ الْحُلْقُومَ قُلْتَ لِفُلاَنٍ كَذَا وَلِفُلاَنٍ كَذَا وَقَدْ كَانَ لِفُلاَنٍ ‏"‏ ‏.‏
Traduction
Rapporté par Abu Hurairah

Un homme demanda au Messager d’Allah (ﷺ) : Messager d’Allah, quelle est la meilleure sadaqah (charité) ? Il a répondu : (La meilleure sadaqah est) que vous donnez quelque chose en tant que sadaqah (charité) lorsque vous êtes en bonne santé, avide, que vous attendez la survie et que vous craignez la pauvreté, et non que vous la remettez à votre mort. et puis vous dites : Car untel est untel, et untel est untel, alors qu’il était déjà pour untel.

Comment

Commentaire du Hadith : Excellence de la Charité en Temps Opportun

Ce noble hadith de Sunan Abi Dawud 2865, trouvé dans le Livre des Testaments (Kitab Al-Wasaya), aborde le mérite spirituel du don charitable pendant la vie. Le Prophète Muhammad (ﷺ) souligne que la charité la plus vertueuse est celle donnée lorsqu'on est en bonne santé, attaché à la richesse et inquiet des besoins futurs.

Conditions pour une Charité Supérieure

Le hadith décrit quatre conditions qui élèvent le don charitable : bonne santé (quand on jouit de la richesse), avidité (quand l'âme penche vers l'accumulation), espoir de survie (s'attendant à vivre longtemps) et peur de la pauvreté (inquiétude quant à l'état financier futur). La charité donnée dans ces circonstances porte une récompense plus grande car elle nécessite de surmonter les attachements humains naturels.

Critique du Don Retardé

Le Prophète (ﷺ) décourage explicitement de reporter la charité jusqu'à l'approche de la mort, quand on ne fait que répartir des portions de richesse par des testaments. Un tel don retardé manque de la lutte spirituelle contre les attachements mondains qui caractérise la charité pendant une vie vigoureuse. La phrase "alors qu'elle était déjà pour untel" indique que la richesse désignée après la mort était essentiellement destinée aux héritiers de toute façon, diminuant le mérite du sacrifice.

Interprétation Savante

Les savants classiques expliquent que ce hadith n'invalide pas les legs (wasaya) mais établit plutôt une hiérarchie de l'excellence charitable. L'Imam Al-Nawawi note que la charité pendant la santé et la vie démontre une dévotion sincère, tandis que le don sur le lit de mort peut provenir de la nécessité. Le hadith encourage les musulmans à purifier la richesse par une charité continue plutôt que d'attendre d'être contraints par une mort imminente.

Application Pratique

Cet enseignement encourage une dépense charitable régulière tout au long de la vie, transformant la richesse d'une responsabilité spirituelle potentielle en un moyen de se rapprocher d'Allah. L'approche optimale combine les deux : une charité continue pendant la vie complétée par des legs pour une récompense durable (sadaqah jariyah). Cette méthode équilibrée maximise à la fois la purification mondaine et le bénéfice posthume.