حَدَّثَنَا عَبْدُ الْوَهَّابِ بْنُ نَجْدَةَ، حَدَّثَنَا ابْنُ عَيَّاشٍ، عَنْ شُرَحْبِيلَ بْنِ مُسْلِمٍ، سَمِعْتُ أَبَا أُمَامَةَ، سَمِعْتُ رَسُولَ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم يَقُولُ ‏"‏ إِنَّ اللَّهَ قَدْ أَعْطَى كُلَّ ذِي حَقٍّ حَقَّهُ فَلاَ وَصِيَّةَ لِوَارِثٍ ‏"‏ ‏.‏
Traduction
Rapporté par AbuHurayrah

J’ai entendu le Messager d’Allah (ﷺ) dire : « Allah a assigné à quiconque a un droit ce qui lui est dû, et aucun legs ne doit être fait à un héritier.

Comment

Texte du Hadith et Référence

« J'ai entendu le Messager d'Allah (ﷺ) dire : Allah a assigné à chacun qui a un droit ce qui lui est dû, et aucun legs ne doit être fait à un héritier. »

Référence : Sunan Abi Dawud 2870, Livre : Testaments (Kitab Al-Wasaya)

Signification et Contexte

Ce hadith profond établit deux principes fondamentaux du droit successoral islamique. Premièrement, il affirme qu'Allah Lui-même a prédéterminé les parts d'héritage pour les héritiers légitimes dans le Coran, rendant ces allocations divines parfaites et complètes.

Deuxièmement, il interdit de faire des legs à ceux qui sont déjà désignés comme héritiers légaux par les parts fixes (fara'id). Cela empêche la perturbation du système de distribution ordonné divinement et assure la justice entre les héritiers.

Commentaire Savant

L'interdiction des legs aux héritiers s'applique lorsque le legs leur donnerait plus que leur part prescrite. Les savants notent que cette restriction préserve l'harmonie familiale et empêche le favoritisme qui pourrait créer la discorde parmi les proches.

Cependant, des savants classiques comme l'imam Abu Hanifah et l'imam Shafi'i ont permis les legs aux héritiers si les autres héritiers consentent après la mort du testateur, reconnaissant cela comme une redistribution volontaire plutôt qu'une altération imposée des parts divines.

La sagesse derrière cette règle assure que la distribution des richesses reste conforme à la connaissance parfaite d'Allah des besoins et des relations humaines, plutôt qu'aux préférences humaines subjectives qui peuvent être influencées par des émotions ou des circonstances temporaires.

Application Pratique

Les musulmans peuvent faire des legs jusqu'à un tiers de leur patrimoine à des non-héritiers ou à des causes caritatives, à condition que cela ne nuise pas aux droits des héritiers légaux. Les deux tiers restants doivent être distribués selon les lois islamiques de l'héritage.

Cet enseignement souligne que la propriété appartient ultimement à Allah, et nous ne sommes que des dépositaires. Notre distribution des richesses, même après la mort, doit s'aligner sur les directives divines plutôt que sur des caprices personnels.