حَدَّثَنَا مُحَمَّدُ بْنُ كَثِيرٍ، أَخْبَرَنَا سُفْيَانُ، عَنْ جَعْفَرٍ، عَنْ أَبِيهِ، عَنْ جَابِرِ بْنِ عَبْدِ اللَّهِ، قَالَ كَانَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم يَقُولُ ‏"‏ أَنَا أَوْلَى بِالْمُؤْمِنِينَ مِنْ أَنْفُسِهِمْ مَنْ تَرَكَ مَالاً فَلأَهْلِهِ وَمَنْ تَرَكَ دَيْنًا أَوْ ضَيَاعًا فَإِلَىَّ وَعَلَىَّ ‏"‏ ‏.‏
Traduction
Rapporté par Abu Hurairah

Le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : « Si quelqu’un laisse des biens, ils vont à ses héritiers. Et si quelqu’un laisse des personnes à charge (sans ressources), ils viennent à nous.

Comment

Tribut, Butin et Gouvernance (Kitab Al-Kharaj, Wal-Fai' Wal-Imarah)

Sunan Abi Dawud 2955

Texte du Hadith

Le Messager d'Allah (ﷺ) a dit : Si quelqu'un laisse des biens, ils reviennent à ses héritiers. Et si quelqu'un laisse des personnes à charge (sans ressources), elles viennent à nous.

Commentaire

Ce noble hadith établit deux principes fondamentaux de la gouvernance islamique. La première partie affirme le système divin de l'héritage ordonné dans le Coran, où les biens reviennent légitimement aux héritiers désignés selon leurs parts prescrites.

La deuxième partie établit la responsabilité de l'État envers ceux qui n'ont pas de moyens. « Elles viennent à nous » signifie que le trésor islamique (Bayt al-Mal) devient le gardien et le pourvoyeur des orphelins, des veuves et des individus démunis qui manquent de soutien adéquat.

Cela démontre la nature complète de la protection sociale islamique, où les droits de propriété privée sont protégés tandis que la responsabilité communautaire envers les vulnérables est mandatée. L'État sert de filet de sécurité ultime, incarnant le modèle prophétique de soins collectifs.

Implications Juridiques

Ce hadith forme la base du droit successoral islamique et des systèmes de protection sociale. Il distingue les cas où les personnes décédées laissent des actifs (distribués aux héritiers) et les cas où elles laissent des personnes à charge dans le besoin (soutenues par des fonds publics).

Des savants comme l'imam Abu Hanifah et l'imam Malik ont déduit de cela que la responsabilité de l'État s'étend au-delà de la simple charité pour devenir un devoir obligatoire financé par la zakat, le kharaj et d'autres revenus publics.