Jabir ibn 'Abdullah a rapporté que le Prophète, qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix, est monté le minbar. Lorsqu’il a atteint le premier pas, il a dit : « Amen ». Lorsqu’il est monté à la deuxième marche, il a dit : « Amen », et lorsqu’il est monté sur la troisième marche, il a dit : « Amen. » Ils dirent : « Messager d’Allah, nous t’avons entendu dire 'Amen' trois fois. » Il a dit : « Quand j’ai monté la première marche, Jibril (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) est venu à moi et m’a dit : « Misérable est l’esclave à qui vient le Ramadan et qui n’est pas pardonné lorsqu’il s’éloigne de lui. » J’ai dit : « Amen. » Puis il dit : « Misérable est l’esclave qui a l’un de ses parents vivants ou les deux et qui ne le laisse pas entrer dans le jardin. » J’ai dit : « Amen. » Puis il a dit : « Misérable est un esclave qui ne te bénit pas quand tu es mentionné en sa présence », et j’ai dit : « Amen. »
Commentaire du Hadith : Les Trois "Amens"
Cette narration profonde d'Al-Adab Al-Mufrad 644 révèle trois questions cruciales où le Prophète Muhammad (ﷺ) a affirmé avec emphase les déclarations angéliques par "Amen", indiquant leur importance grave dans la tradition islamique.
Première Affirmation : L'Opportunité Manquée du Ramadan
Le premier "Amen" répond à la déclaration de Jibril concernant la misère de celui qui vit le Ramadan mais ne parvient pas à obtenir le pardon. Les savants expliquent que le Ramadan représente une saison divinement désignée pour la purification spirituelle. Son jeûne prescrit, ses prières nocturnes et sa dévotion accrue créent des conditions optimales pour la miséricorde divine. Sortir de ce mois béni sans pardon indique soit des péchés majeurs persistants sans repentir, soit la négligence des obligations fondamentales du Ramadan.
Deuxième Affirmation : Les Droits Parentaux Négligés
Le deuxième "Amen" concerne ceux qui ont des parents vivants et ne les honorent pas correctement. Les commentateurs classiques soulignent que le traitement vertueux des parents - connu sous le nom de birr al-wālidayn - sert de voie directe vers le Paradis. Le hadith indique que le mécontentement parental peut empêcher l'entrée, soulignant comment le service aux parents se classe juste après l'adoration d'Allah seul dans la hiérarchie des obligations islamiques.
Troisième Affirmation : Négliger les Bénédictions Prophétiques
Le dernier "Amen" s'adresse à ceux qui entendent le nom du Prophète mentionné mais ne parviennent pas à invoquer des bénédictions sur lui (salawāt). Les savants interprètent cela comme indiquant à la fois l'obligation et le mérite immense d'envoyer des bénédictions sur le Prophète. Cette pratique maintient la connexion spirituelle avec la prophétie et démontre un amour et un respect appropriés pour le dernier messager d'Allah.
Perspectives Savantes
Les savants traditionnels notent le moment stratégique de ces révélations lors de l'ascension du minbar par le Prophète, symbolisant des stations spirituelles élevées. La triple répétition souligne la gravité de négliger ces trois questions. Le terme "misérable" (khāba) dénote un échec et une perte ultimes dans les contextes mondains et de l'au-delà.
Ce hadith du livre "Supplication" dans Al-Adab Al-Mufrad sert de rappel complet des pratiques islamiques essentielles : maximiser le potentiel du Ramadan, remplir les droits parentaux et maintenir une révérence appropriée pour le Prophète Muhammad (ﷺ).