حَدَّثَنَا مُسَدَّدٌ، قَالَ‏:‏ حَدَّثَنَا عَبْدُ الْوَاحِدِ، قَالَ‏:‏ حَدَّثَنَا الأَعْمَشُ، قَالَ‏:‏ حَدَّثَنَا أَبُو يَحْيَى مَوْلَى جَعْدَةَ بْنِ هُبَيْرَةَ قَالَ‏:‏ سَمِعْتُ أَبَا هُرَيْرَةَ يَقُولُ‏:‏ قِيلَ لِلنَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم‏:‏ يَا رَسُولَ اللهِ، إِنَّ فُلاَنَةً تَقُومُ اللَّيْلَ وَتَصُومُ النَّهَارَ، وَتَفْعَلُ، وَتَصَّدَّقُ، وَتُؤْذِي جِيرَانَهَا بِلِسَانِهَا‏؟‏ فَقَالَ رَسُولُ اللهِ صلى الله عليه وسلم‏:‏ لاَ خَيْرَ فِيهَا، هِيَ مِنْ أَهْلِ النَّارِ، قَالُوا‏:‏ وَفُلاَنَةٌ تُصَلِّي الْمَكْتُوبَةَ، وَتَصَّدَّقُ بِأَثْوَارٍ، وَلاَ تُؤْذِي أَحَدًا‏؟‏ فَقَالَ رَسُولُ اللهِ صلى الله عليه وسلم‏:‏ هِيَ مِنْ أَهْلِ الْجَنَّةِ‏.‏
Traduction

Abou Hurayra a dit : « On a demandé au Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) : « Messager d’Allah ! Une certaine femme prie la nuit, jeûne le jour, agit et donne la sadaqa, mais blesse ses voisins avec sa langue. Le Messager d’Allah (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) a dit : « Il n’y a rien de bon en elle. Elle fait partie du peuple du Feu. Ils dirent : « Une autre femme fait les prières prescrites et donne des morceaux de caillé comme sadaqa et ne blesse personne. » Le Messager d’Allah (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) a dit : « Elle fait partie des gens du Jardin. »

Comment

La Gravité de Nuisance aux Voisins

Cette narration profonde d'Al-Adab Al-Mufrad 119 révèle comment un seul péché—nuire aux voisins avec sa langue—peut annuler de nombreux actes d'adoration. La première femme s'est engagée dans un culte volontaire exceptionnel : prières nocturnes (tahajjud), jeûne diurne (au-delà du Ramadan) et aumône abondante. Pourtant, ses insultes verbales envers les voisins ont rendu ces actes spirituellement inefficaces.

L'imam Ibn Hajar al-Asqalani explique que nuire aux autres, particulièrement aux voisins, viole les droits de la création d'Allah (huquq al-'ibad). De telles violations ne sont pas pardonnées uniquement par des actes d'adoration entre le serviteur et Allah. La déclaration sévère du Prophète "Elle est parmi les gens du Feu" souligne que les droits de la création doivent être réglés avant que le pardon divin puisse être atteint.

La Supériorité du Bon Caractère

La deuxième femme n'a accompli que les prières obligatoires et a donné une aumône modeste (des morceaux de caillé), mais elle a assuré le Paradis. Cela démontre que préserver les autres du mal l'emporte sur l'adoration surérogatoire. L'imam Al-Nawawi commente que protéger les gens de sa langue est parmi les plus grandes bonnes actions (hasanat).

Les savants notent que le Prophète n'a pas mentionné que cette femme jeûnait parce que sa qualité essentielle était d'éviter de nuire. Son aumône modeste provenant de provisions simples indique la sincérité (ikhlas) plutôt que la quantité. Le contraste enseigne que l'excellence spirituelle réside dans la combinaison de l'adoration avec un caractère exemplaire, particulièrement avec ceux qui nous sont les plus proches—nos voisins.

Implications Pratiques pour la Conduite Musulmane

Ce hadith établit que les droits des voisins sont parmi les obligations sociales les plus soulignées en Islam. Le mal verbal comprend la médisance (ghiba), la calomnie (buhtan), l'insulte et tout discours causant de la détresse. Les savants classent les droits du voisinage comme : ne pas leur nuire physiquement ou verbalement, supporter patiemment leur ennui occasionnel, leur rendre visite lorsqu'ils sont malades et partager leurs joies et leurs peines.

L'imam Al-Ghazali affirme que la véritable mesure de la foi est la façon dont on traite ceux qui ne peuvent pas leur rendre service en retour. Le voisinage représente le premier cercle de test social pour le caractère d'une personne. Un musulman doit donc prioriser une bonne conduite envers les voisins parallèlement à l'adoration, en reconnaissant que les droits de la création sont inséparables des droits du Créateur.