J’avais l’habitude d’offrir des boissons préparées à partir de dattes infusées à Abu Talha Al-Ansari, Abu 'Ubada bin Al Jarrah et Ubai bin Ka’b. Puis quelqu’un est venu vers eux et leur a dit : « Toutes les boissons alcoolisées ont été interdites. » Abii Talha dit alors : « Ô Anas ! Lève-toi et casse tous ces bocaux. Je me levai donc et pris un mortier qui nous appartenait, et je frappai les jarres avec sa partie inférieure jusqu’à ce qu’elles se brisent.
Accepter les informations données par une personne véridique
Sahih al-Bukhari 7253
Contexte historique
Cette narration d'Anas ibn Malik (qu'Allah soit satisfait de lui) décrit la mise en œuvre immédiate de l'interdiction des intoxicants à l'époque du Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui). Les compagnons mentionnés - Abu Talha al-Ansari, Abu 'Ubada bin Al-Jarrah et Ubai bin Ka'b - faisaient partie des compagnons éminents connus pour leur piété et leur adhésion stricte aux enseignements islamiques.
Commentaire savant
L'action rapide de briser les jarres contenant du vin de datte démontre le principe de la conformité immédiate aux commandements divins. Les savants classiques soulignent que lorsqu'une nouvelle authentique d'interdiction parvient à un musulman, il doit agir sans délai ni hésitation.
L'imam al-Nawawi commente que ce hadith établit l'obligation de détruire les substances interdites lorsque leur interdiction devient certaine, empêchant toute utilisation ou bénéfice potentiel. Les compagnons n'ont pas attendu de confirmation ni trouvé d'excuses, montrant une soumission totale au commandement d'Allah.
Ibn Hajar al-Asqalani note dans Fath al-Bari que l'utilisation d'un mortier pour briser les jarres indique le sérieux avec lequel ils ont traité l'interdiction, assurant la destruction complète des intoxicants.
Règlements juridiques dérivés
Cette narration établit plusieurs principes juridiques islamiques importants : l'obligation de cesser immédiatement toutes les activités interdites lors de la réception d'informations authentiques, l'exigence de détruire les instruments du péché et l'acceptation des nouvelles d'un seul transmetteur véridique (khabar al-wahid).
Les savants en déduisent que lorsqu'une personne digne de confiance transmet une règle du Coran ou de la Sunnah, elle doit être acceptée et mise en œuvre sans exiger plusieurs témoins ou une vérification approfondie, à condition que le transmetteur soit connu pour sa fiabilité et sa véracité.
Leçons spirituelles
La réponse immédiate des compagnons illustre une foi parfaite (iman) et démontre que la vraie croyance se manifeste par une obéissance prompte aux commandements divins. Leurs actions enseignent aux musulmans à privilégier le plaisir d'Allah par rapport aux biens et conforts mondains.
Cet incident illustre également l'importance d'avoir des compagnons vertueux qui s'encouragent mutuellement vers l'obéissance et aident à abandonner les pratiques pécheresses, reflétant le principe coranique de « enjoindre le bien et interdire le mal ».