Des Zanadiqa (athées) ont été amenés à 'Ali et il les a brûlés. La nouvelle de cet événement parvint à Ibn 'Abbas qui dit : « Si j’avais été à sa place, je ne les aurais pas brûlés, comme le Messager d’Allah (ﷺ) l’a interdit en disant : « Ne punis-tu personne avec le châtiment d’Allah (le feu). » Je les aurais tués selon la déclaration du Messager d’Allah (ﷺ : « Quiconque a changé de religion islamique, alors tue-le. »
L'Incident des Apostats Brûlés
Cette narration de Sahih al-Bukhari 6922 présente une discussion juridique importante concernant la punition pour l'apostasie (irtidād). Le terme "Zanadiqa" désigne les hérétiques ou athées qui professent extérieurement l'Islam tout en cachant l'incroyance.
La Position de l'Imam Ali (رضي الله عنه)
L'action de l'Imam Ali de brûler les apostats était basée sur son ijtihād (raisonnement juridique indépendant) en considérant les circonstances spécifiques de ces individus. Les savants expliquent qu'il a probablement déterminé qu'ils n'étaient pas de simples apostats mais représentaient une menace plus grande pour la communauté musulmane.
Certains commentateurs classiques suggèrent que ces individus s'engageaient dans la corruption et propageaient l'hérésie, méritant ainsi une punition exemplaire. La décision de l'Imam Ali était spécifique à leur cas et non une règle générale pour tous les apostats.
La Position d'Ibn Abbas (رضي الله عنه)
Ibn Abbas a cité l'interdiction du Prophète : "Ne punissez pas avec la punition d'Allah", se référant spécifiquement au feu. Cela démontre le principe que les humains ne doivent pas employer les punitions spécifiques qu'Allah réserve pour l'Au-delà.
Il a préconisé l'exécution par l'épée, citant le hadith établi : "Quiconque change de religion, tuez-le." Cela représente la position standard dans la jurisprudence islamique concernant l'apostasie sans crimes supplémentaires.
Réconciliation Jurisprudentielle
Les savants réconcilient ces positions en notant que les deux compagnons étaient d'accord sur la peine capitale pour l'apostasie, ne différant que par la méthode. Le brûlement de l'Imam Ali était une décision exceptionnelle pour des circonstances spécifiques, tandis qu'Ibn Abbas préconisait la méthode standard.
Cet incident illustre la diversité des opinions juridiques parmi les compagnons et l'importance de considérer le contexte dans l'application des règles islamiques. La position majoritaire dans le fiqh classique suit la méthode d'exécution d'Ibn Abbas.