Je servis Abu 'Ubaida, Abu Talha et Ubai bin Ka’b avec une boisson préparée à partir de dattes mûres et non mûres. Puis quelqu’un est venu vers eux et leur a dit : « Les boissons alcoolisées ont été interdites. » (En entendant cela) Abou Talha dit : « Lève-toi. Ô Anas, et verse-le ! Alors je l’ai versé (jeté).
Commentaire du Hadith : L'Abandon Immédiat des Choses Interdites
Cette narration de Sahih al-Bukhari 5582 dans le Livre des Boissons démontre l'importance primordiale de la conformité immédiate aux commandements divins. Lorsque les compagnons ont entendu l'interdiction des intoxicants, ils n'ont pas tardé, questionné ou cherché des échappatoires. L'ordre d'Abou Talha de verser la boisson—même si elle était en leur possession et potentiellement pas encore complètement fermentée—montre l'attitude appropriée d'un croyant à la réception de la révélation.
Analyse Savante de la Nature de la Boisson
La boisson décrite était "faite de dattes mûres et non mûres", connue sous le nom de nabidh. Les savants classiques expliquent que de telles boissons étaient permises au début de l'islam jusqu'à ce qu'elles deviennent intoxicantes. L'interdiction est venue progressivement, et cet incident reflète l'étape finale où tous les intoxicants étaient interdits, quelle que soit leur source ou leur stade de fermentation.
L'imam al-Nawawi commente que l'action immédiate des compagnons nous enseigne que lorsqu'une chose est interdite, on doit s'en éloigner complètement et sans hésitation, même si cela implique une perte financière ou un désir personnel.
Principes Juridiques Dérivés
Ce hadith établit plusieurs principes juridiques islamiques clés : l'obligation d'abandonner immédiatement les choses interdites dès la connaissance de leur interdiction ; que les intoxicants sont impurs et doivent être éliminés ; et que la pratique des compagnons sert de conduite exemplaire pour la communauté musulmane.
Ibn Hajar al-Asqalani note dans Fath al-Bari que le fait de verser la boisson signifie à la fois une purification physique et spirituelle, démontrant que l'interdiction englobe non seulement la consommation mais aussi la possession, le commerce et toute facilitation des intoxicants.