حَدَّثَنَا أَحْمَدُ بْنُ أَبِي رَجَاءٍ، حَدَّثَنَا يَحْيَى، عَنْ أَبِي حَيَّانَ التَّيْمِيِّ، عَنِ الشَّعْبِيِّ، عَنِ ابْنِ عُمَرَ ـ رضى الله عنهما ـ قَالَ خَطَبَ عُمَرُ عَلَى مِنْبَرِ رَسُولِ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم فَقَالَ إِنَّهُ قَدْ نَزَلَ تَحْرِيمُ الْخَمْرِ، وَهْىَ مِنْ خَمْسَةِ أَشْيَاءَ الْعِنَبِ وَالتَّمْرِ وَالْحِنْطَةِ وَالشَّعِيرِ وَالْعَسَلِ، وَالْخَمْرُ مَا خَامَرَ الْعَقْلَ، وَثَلاَثٌ وَدِدْتُ أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم لَمْ يُفَارِقْنَا حَتَّى يَعْهَدَ إِلَيْنَا عَهْدًا الْجَدُّ وَالْكَلاَلَةُ وَأَبْوَابٌ مِنْ أَبْوَابِ الرِّبَا‏.‏ قَالَ قُلْتُ يَا أَبَا عَمْرٍو فَشَىْءٌ يُصْنَعُ بِالسِّنْدِ مِنَ الرُّزِّ‏.‏ قَالَ ذَاكَ لَمْ يَكُنْ عَلَى عَهْدِ النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم أَوْ قَالَ عَلَى عَهْدِ عُمَرَ‏.‏ وَقَالَ حَجَّاجُ عَنْ حَمَّادٍ عَنْ أَبِي حَيَّانَ مَكَانَ الْعِنَبِ الزَّبِيبَ‏.‏
Traduction
Rapporté par Ibn 'Umar

'Umar a prononcé un sermon sur la chaire du Messager d’Allah (ﷺ), en disant : « Les boissons alcoolisées étaient interdites par l’ordre divin, et ces boissons étaient préparées à partir de cinq choses, à savoir les raisins, les dattes, le blé, l’orge et le miel. La boisson alcoolisée est cela qui trouble l’esprit. Omar ajouta : « J’aurais souhaité que le Messager d’Allah ne nous ait pas quittés avant de nous avoir donné des verdicts définitifs sur trois questions, à savoir combien un grand-père peut hériter (de son petit-fils), l’héritage d’Al-Kalala (la personne décédée parmi laquelle il n’y a ni père ni fils), et divers types de Riba (1) (usure). »

Comment

Tafsir du Hadith de Sahih al-Bukhari 5588

Cette narration d'Amir al-Mu'minin 'Umar ibn al-Khattab (qu'Allah soit satisfait de lui) contient une sagesse juridique et théologique profonde concernant l'interdiction des intoxicants dans la loi islamique.

L'Interdiction du Khamr (Intoxicants)

Le hadith établit que toutes les substances intoxicantes sont interdites quelle que soit leur source. Les cinq substances mentionnées - raisins, dattes, blé, orge et miel - représentent les principales sources à partir desquelles les boissons alcoolisées étaient couramment préparées en Arabie.

La définition complète fournie par 'Umar - "ce qui perturbe l'esprit" - démontre la sagesse derrière l'interdiction : la préservation de l'intellect ('aql), qu'Allah a honoré l'humanité.

Méthodologie Juridique et Interdiction Graduelle

L'expression "interdit par Ordre Divin" indique l'étape finale de l'interdiction après une révélation graduelle. Initialement, le Coran a découragé la consommation (2:219), puis a interdit la prière en état d'ivresse (4:43), avant l'interdiction complète (5:90-91).

Cela démontre la miséricorde d'Allah en guidant progressivement la communauté loin de pratiques profondément ancrées.

Questions Juridiques Non Résolues

Le souhait de 'Umar concernant trois questions non résolues montre l'approche méticuleuse des Compagnons en matière de jurisprudence. La part du grand-père, l'héritage du kalala et les règles détaillées sur la riba ont nécessité une déduction savante minutieuse après la mort du Prophète.

Cela illustre comment les Compagnons se sont engagés dans l'ijtihad (raisonnement indépendant) tout en reconnaissant la supériorité de la révélation directe pendant la vie du Prophète.

Consensus des Savants

Les savants islamiques s'accordent unanimement sur le fait que toute substance provoquant l'ivresse, quelle que soit sa source, relève de l'interdiction du khamr. Cela inclut les boissons alcoolisées modernes et les drogues.

Le principe dérivé est : "Tout intoxicant est khamr, et tout khamr est interdit" - établissant une maxime juridique universelle pour toutes les substances intoxicantes.