Le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : « Moïse le Messager d’Allah », puis il a raconté toute l’histoire à son sujet. Al-Khadir dit à Moïse : « Ne t’ai-je pas dit que tu ne peux avoir de patience avec moi ? » (18.72). Moïse viola alors l’accord pour la première fois à cause de l’oubli, puis Moïse promit que s’il interrogeait Al-Khadir sur quoi que ce soit, celui-ci aurait le droit de l’abandonner. Moïse s’est conformé à cette condition et, la troisième fois, il a intentionnellement demandé à Al-Khadir et a fait appliquer cette condition. Les trois occasions mentionnées ci-dessus sont mentionnées par les versets suivants : « Ne me demande pas compte de l’oubli et ne sois pas dur pour moi. » (18.73) « Alors ils rencontrèrent un garçon et Khadir le tua. » (18.74) « Alors ils se mirent en route et trouvèrent un mur qui était sur le point de tomber et Khadir le redressa. » (18.77)
Tafsir du Hadith : Le Voyage de Moussa et Al-Khadir
De Sahih al-Bukhari, Livre des Conditions, Hadith 2728
Contexte de la Narration
Ce hadith fait référence au voyage profond entre le Prophète Moussa (Moïse) et le serviteur vertueux Al-Khadir tel que détaillé dans la Sourate Al-Kahf (Chapitre 18). Le Messager d'Allah (ﷺ) confirme la réalité historique de cette rencontre, l'établissant comme une question de croyance islamique.
Les Trois Conditions et Leurs Violations
Première Violation (Oubli) : Lorsqu'Al-Khadir a endommagé le bateau, Moussa a objecté par souci humain naturel, oubliant leur condition initiale de patience absolue. Cela correspond au Coran 18:71-73.
Deuxième Violation (Réaction Involontaire) : En témoignant du meurtre du jeune homme, l'instinct prophétique de Moussa l'a contraint à remettre en question ce mal apparent, violant à nouveau la condition comme mentionné dans le Coran 18:74.
Séparation Finale (Questionnement Intentionnel) : Lorsqu'Al-Khadir a reconstruit le mur croulant sans compensation, Moussa a intentionnellement questionné cette action, sachant que cela mettrait fin à leur compagnonnage conformément au Coran 18:77 et à leur accord final.
Perspectives Savantes
Les savants expliquent que le voyage de Moussa représente la limitation de la connaissance humaine ('ilm al-zahir) tandis qu'Al-Khadir possédait une connaissance cachée accordée divinement ('ilm al-batin). Les conditions démontrent que la soumission complète à la sagesse divine nécessite de transcender les jugements apparents.
Ibn Hajar al-Asqalani commente dans Fath al-Bari que les trois violations illustrent des leçons spirituelles progressives : de l'oubli simple à la réaction émotionnelle jusqu'à l'acceptation intellectuelle finale du décret divin au-delà de la compréhension humaine.
Implications Légales et Spirituelles
Cette narration établit la validité des conditions dans les accords (shurut) en droit islamique, montrant qu'elles restent contraignantes même entre prophètes et individus vertueux.
Spirituellement, elle enseigne aux musulmans de faire confiance à la sagesse d'Allah même lorsque les événements semblent contradictoires, reconnaissant que la connaissance divine englobe ce que l'intellect humain ne peut saisir.