Le Prophète (ﷺ) a dit : « Je ne veux pas être comme qui que ce soit, sauf dans deux cas. (Le premier est) Une personne à qui Allah a donné des biens et qui les dépense avec droiture. (le second est) celui à qui Allah a donné la sagesse (le Saint Coran) et il agit selon elle et l’enseigne aux autres. (Fath-al-Bari, page 177, Vol. 1)
Sahih al-Bukhari 73 : Commentaire sur l'Excellence de Deux Types de Personnes
Ce noble hadith du Prophète Muhammad (ﷺ) établit les deux seules formes légitimes d'envie (al-ghibtah) en Islam, qui consistent à désirer une bénédiction possédée par un autre sans souhaiter qu'elle lui soit enlevée.
Le Premier Cas : Le Dépensier Vertueux
Le premier individu est béni par Allah avec des richesses matérielles (al-māl) et les utilise dans des dépenses vertueuses (fi haqqihi). Cela englobe l'accomplissement d'actes obligatoires comme la zakāh, le soutien familial et la charité volontaire (sadaqah) qui rapprochent d'Allah.
Les savants expliquent que la vertu ne réside pas dans la simple possession de richesses, mais dans leur application correcte selon la Loi Divine. La richesse devient un moyen d'obéissance, une source de récompense continue (ajr) et une preuve de gratitude (shukr) pour la faveur d'Allah.
Le Deuxième Cas : Le Détenteur de la Sagesse
Le deuxième cas, et supérieur, est la personne à qui est accordée la sagesse (al-hikmah), que les commentateurs définissent ici comme le Saint Coran et la Sunnah authentique. Cette bénédiction est supérieure à la richesse, car la connaissance ('ilm) guide vers Allah et profite aux autres.
La vertu est conditionnée par trois actions : agir soi-même selon cette connaissance ('amal), l'enseigner aux autres (ta'līm) et le faire avec sincérité (ikhlās). Cette combinaison transforme la connaissance d'une simple poursuite intellectuelle en une lumière vivante et guidante pour l'individu et la communauté.
Règlements Spirituels et Légaux
Ce hadith interdit de souhaiter ressembler aux autres dans des attributs mondains comme la beauté, le statut ou le pouvoir, car cela peut conduire au mécontentement envers le décret d'Allah (qadar). Il redirige les aspirations du croyant vers l'excellence spirituelle et éternelle.
Il établit le mérite immense de rechercher une connaissance bénéfique et de dépenser vertueusement. Il indique aussi subtilement la hiérarchie des vertus, plaçant le savant qui agit selon sa connaissance et l'enseigne au-dessus du philanthrope riche, bien que les deux soient des voies louables vers le Paradis.