J’ai dit à mon père : « Je n’entends pas de toi un récit (Hadith) du Messager d’Allah comme j’entends (son récit) d’un tel ou d’un tel ? » Az-Zubair a répondu. J’étais toujours avec lui (le Prophète) et je l’ai entendu dire : « Quiconque dit un mensonge contre moi (intentionnellement) alors (sûrement) qu’il occupe son siège dans le feu de l’Enfer.
Exposition du Hadith
Cette narration de Sahih al-Bukhari (107) dans le Livre de la Connaissance contient une sagesse profonde concernant la sainteté des traditions prophétiques. La question posée à Az-Zubair ibn al-Awwam, un Compagnon renommé, révèle le soin méticuleux que les Compagnons exerçaient dans la transmission des enseignements du Prophète.
Commentaire Savant
La réponse d'Az-Zubair démontre le principe de vérification (tathabbut) dans la science islamique. Sa transmission limitée n'était pas due à la négligence mais à une extrême prudence, craignant même une erreur involontaire en rapportant les paroles du Prophète.
L'avertissement sévère mentionné - "Quiconque dit un mensonge contre moi intentionnellement, qu'il occupe sa place dans le Feu de l'Enfer" - établit la gravité d'attribuer de fausses déclarations au Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui). Les savants classiques comme l'Imam al-Nawawi expliquent que cela s'applique à la fois à la fabrication de hadiths et à la transmission consciente de narrations forgées.
Implications Légales et Éthiques
Ce hadith forme le fondement de la science de la critique du Hadith (Mustalah al-Hadith). Il a contraint les premiers savants à développer des méthodologies rigoureuses pour vérifier les chaînes de transmission (isnad) et le texte (matn).
Ibn Hajar al-Asqalani, dans son commentaire Fath al-Bari, souligne que cet avertissement s'étend à ceux qui transmettent sans vérification appropriée, mettant en lumière la responsabilité collective dans la préservation de la pureté des enseignements islamiques.