"Une fois, Mu’adh était accompagné du Messager d’Allah (ﷺ) en tant que compagnon cavalier. Le Messager d’Allah (ﷺa dit : « Ô Mu’adh bin Jabal. » Mu’adh répondit : « Labbaik et Sa’daik. Ô Messager d’Allah (ﷺ) ! De nouveau, le Prophète (ﷺ) dit : « Ô Mu’adh ! » Mu’adh dit trois fois : « Labbaik et Sa’daik, ô Messager d’Allah (ﷺ) ! » Le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : « Il n’y a personne qui atteste sincèrement que nul n’a le droit d’être adoré en dehors d’Allah et de Mohammed est son Messager, à moins qu’Allah ne le sauvera du feu de l’Enfer. » Mu’adh dit : « Ô Messager d’Allah (ﷺ) ! Ne devrais-je pas en informer les gens pour qu’ils aient de bonnes nouvelles ? Il répondit : « Quand les gens en entendront parler, ils ne dépendront que de cela. » Puis Mu’adh a rapporté le hadith mentionné ci-dessus juste avant sa mort, ayant peur de commettre le péché (en ne disant pas la connaissance).
Le Hadith de Mu'adh ibn Jabal
Sahih al-Bukhari 128 - Livre de la Connaissance
Contexte et Importance
Cette narration profonde se produit lors d'un voyage où le Prophète Muhammad (ﷺ) chevauchait aux côtés de son compagnon Mu'adh ibn Jabal. La répétition du nom de Mu'adh trois fois indique la gravité et l'importance de ce qui allait suivre.
La réponse de Mu'adh "Labbaik et Sa'daik" démontre la plus haute étiquette lorsqu'on est interpellé par le Messager d'Allah, signifiant "Je réponds à Ton appel et je suis heureux de Te servir."
L'Enseignement Central
Le Prophète (ﷺ) déclare que quiconque témoigne avec sincérité et conviction véritable que "Nul n'a le droit d'être adoré excepté Allah et Muhammad est Son Messager" sera sauvé du Feu de l'Enfer. Ce témoignage (Shahadah) est le fondement de la foi islamique.
La condition de "sincérité" (mukhlisan) est cruciale - elle exige une intention pure, une acceptation complète et la mise en œuvre de ce témoignage dans sa vie, pas seulement une énonciation verbale.
Sagesse dans la Restriction de la Connaissance
Lorsque Mu'adh a demandé la permission de partager cette bonne nouvelle avec les gens, le Prophète (ﷺ) a refusé, craignant que les gens ne pratiquent "ittikal" - se reposer uniquement sur ce témoignage tout en négligeant d'autres obligations religieuses.
Cela démontre la sagesse profonde dans la diffusion graduelle et appropriée de la connaissance, en tenant compte de la compréhension des gens et des malentendus potentiels.
L'Acte Final de Mu'adh
Mu'adh n'a raconté ce hadith que peu avant sa mort, craignant le péché de retenir une connaissance bénéfique. Cela montre l'équilibre que les savants doivent maintenir entre partager la connaissance et considérer les malentendus potentiels.
Son action exemplifie la responsabilité des savants de s'assurer que la connaissance atteint les gens aux moments et contextes appropriés.
Commentaire Savant
Les savants classiques expliquent que bien que la Shahadah soit la clé du Paradis, elle doit être accompagnée de l'accomplissement des obligations religieuses et de l'évitement des péchés majeurs. La protection du témoignage contre le Feu de l'Enfer s'applique à ceux qui meurent sur lui sans l'invalider par un shirk majeur ou une mécréance.
Ce hadith souligne à la fois l'immense valeur de la foi sincère et la sagesse dans les méthodes pédagogiques lors de l'enseignement des questions religieuses.