Une fois, le Messager d’Allah (ﷺ) passa près d’un Ansari (homme) qui réprimandait son frère au sujet de Haya'. Là-dessus, le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : « Laisse-le comme Haya' fait partie de la foi. » (Voir Hadith 9)
Texte et Contexte du Hadith
« Une fois, le Messager d'Allah (ﷺ) est passé près d'un Ansari (homme) qui réprimandait son frère à propos de Haya'. Sur cela, le Messager d'Allah (ﷺ) a dit : 'Laisse-le, car Haya' fait partie de la foi.' (Sahih al-Bukhari 24) »
Analyse Lexicale
Le terme « Haya' » désigne linguistiquement la modestie, la pudeur et un sentiment de honte qui empêche de commettre des actes indécents. C'est une vertu complète englobant à la fois la conscience intérieure et le comportement extérieur.
Commentaire Savant
L'imam Ibn Hajar al-Asqalani explique dans Fath al-Bari que le Prophète (ﷺ) est intervenu parce que le réprimandeur critiquait ce qui est en réalité une vertu. Haya' renforce la foi en retenant de la désobéissance et en encourageant une conduite vertueuse.
Al-Qurtubi note que Haya' se manifeste sous trois formes : envers Allah (conscience de Son observation), envers les autres (maintien d'une conduite sociale appropriée) et envers soi-même (préservation de la dignité personnelle).
Relation avec la Foi (Iman)
Ce hadith établit Haya' comme une branche essentielle de la foi. L'imam al-Nawawi affirme que tout comme un bâtiment nécessite des piliers, la foi nécessite des composantes - et Haya' est parmi ses constituants les plus nobles qui préservent l'intégrité de la croyance.
Le lien est profond : la vraie foi produit une conscience morale, qui à son tour protège et renforce cette même foi - créant un cycle vertueux de développement spirituel.
Implications Pratiques
Les savants déduisent que cultiver Haya' est obligatoire, car cela protège du péché. Cependant, ils distinguent entre Haya' louable (empêchant le mal) et la timidité blâmable (empêchant les bonnes actions ou la recherche de la connaissance).
Cet enseignement nous rappelle d'apprécier la modestie chez les autres plutôt que de la critiquer, et de reconnaître que les manifestations externes de la foi indiquent souvent des états spirituels internes.