Le Prophète (ﷺ) a dit : « Allah a pardonné à mes disciples les mauvaises pensées qui viennent à leur esprit, tant que ces pensées ne sont pas mises en action ou exprimées. » Et Qatada dit : « Si quelqu’un divorce de sa femme juste dans son esprit, un tel divorce non dit n’a aucun effet. »
Commentaire sur le Hadith : Sahih al-Bukhari 5269
Ce noble hadith du Livre du Divorce dans Sahih al-Bukhari contient une sagesse profonde concernant la miséricorde d'Allah et les principes de la jurisprudence islamique. Le Prophète (ﷺ) nous informe qu'Allah, dans Sa miséricorde infinie, ne tient pas compte des mauvaises pensées passagères qui traversent l'esprit d'un croyant, à condition qu'elles restent des pensées et ne soient pas traduites en paroles ou en actions.
Explication savante du divorce non prononcé
La déclaration de Qatada, le célèbre savant tabi'i, clarifie un principe juridique important : de simples pensées de divorce, sans expression verbale ou documentation écrite, n'ont aucun poids légal en droit islamique. Cela repose sur le principe fondamental que les affaires du cœur sont connues d'Allah seul et ne constituent pas des actes juridiques.
Les savants classiques comme l'imam Nawawi expliquent que cette règle protège les musulmans du fardeau d'être responsables de chaque pensée fugace, qui échappe au contrôle humain. La charia ne s'intéresse qu'à ce qui se manifeste par la parole ou l'action, car cela relève du contrôle humain et constitue des choix réels.
Principes juridiques dérivés
Ce hadith établit que pour qu'un divorce soit légalement effectif, il doit être prononcé verbalement, écrit ou indiqué par des signes clairs compris comme un divorce. La simple intention dans le cœur, sans expression extérieure, ne constitue pas un divorce valide selon le consensus des savants classiques.
La sagesse derrière cette règle est d'empêcher les musulmans de tomber dans des difficultés inutiles à cause de pensées passagères ou de moments de colère. Elle souligne également que le droit islamique traite de la réalité manifeste plutôt que des intentions cachées, sauf si des preuves spécifiques indiquent le contraire.