Un homme vint voir le Prophète (ﷺ) et lui dit : « Je suis ruiné ! » Le Prophète (ﷺ) a dit : « Qu’avez-vous ? » Il a dit : « J’ai eu des relations sexuelles avec ma femme (pendant que je jeûnais) pendant le Ramadan. » Le Prophète (ﷺ) a dit : « Avez-vous assez pour affranchir un esclave ? » Il a dit : « Non. » Le Prophète (ﷺ) a dit : « Pouvez-vous jeûner pendant deux mois consécutifs ? » L’homme a dit : « Non. » Le Prophète (ﷺ) a dit : « Pouvez-vous nourrir soixante pauvres ? » L’homme a dit : « Non. » Alors le Prophète (ﷺ) lui dit : « Assieds-toi », et il s’assit. Ensuite, un 'Irq, c’est-à-dire un grand panier contenant des dattes, a été apporté au Prophète (ﷺ) et le Prophète (ﷺlui a dit : « Prends ceci et donne-le en aumône. » L’homme dit : « À des gens plus pauvres que nous ? » Sur ce, le Prophète (ﷺ) a souri jusqu’à ce que ses dents prémolaires deviennent visibles, puis lui a dit : « Nourris ta famille avec. » (Voir Hadith n° 157, Vol 3)
Expiation pour les Serments Non Tenus - Sahih al-Bukhari 6709
Cette narration de Sahih al-Bukhari démontre la sagesse profonde du Prophète en guidant un compagnon en détresse qui a violé son jeûne du Ramadan par des relations conjugales. L'incident révèle l'approche graduée de l'expiation (kaffārah) prescrite dans la loi islamique.
Commentaire Savant
L'exclamation de l'homme "Je suis ruiné !" reflète son anxiété spirituelle profonde et sa peur du châtiment divin, illustrant la conscience accrue des compagnons des commandements d'Allah.
L'offre séquentielle par le Prophète des options d'expiation - libérer un esclave, jeûner deux mois consécutifs, ou nourrir soixante pauvres - suit la prescription coranique dans la sourate Al-Mujadilah et démontre le principe de faciliter l'aisance dans les obligations religieuses.
L'instruction du Prophète de "s'asseoir" lorsque l'homme ne pouvait accomplir aucune expiation montre la miséricorde divine attendant la provision. L'arrivée des dattes représente la provision opportune d'Allah pour ceux sincèrement repentants.
La question de l'homme "À des gens plus pauvres que nous ?" révèle sa propre pauvreté, tandis que le sourire du Prophète et l'instruction finale de nourrir sa famille démontrent le principe que la charité commence à la maison et qu'Allah accepte ce qui est dans la capacité de chacun.
Règlements Légaux Dérivés
Rompre intentionnellement le jeûne du Ramadan par des relations conjugales nécessite une expiation, avec l'ordre prescrit étant : libérer un esclave, jeûner deux mois consécutivement, ou nourrir soixante pauvres.
L'incapacité à effectuer l'expiation ne condamne pas définitivement le pécheur ; la miséricorde divine fournit des alternatives lorsque l'on est véritablement incapable.
Subvenir aux besoins de sa famille peut servir de charité valide lorsqu'ils font partie des nécessiteux, établissant la priorité des proches parents dans le don charitable.