حَدَّثَنِي مُحَمَّدٌ، حَدَّثَنَا سُرَيْجُ بْنُ النُّعْمَانِ، حَدَّثَنَا فُلَيْحٌ، عَنْ نَافِعٍ، عَنِ ابْنِ عُمَرَ ـ رضى الله عنهما ـ قَالَ سَعَى النَّبِيُّ صلى الله عليه وسلم ثَلاَثَةَ أَشْوَاطٍ وَمَشَى أَرْبَعَةً فِي الْحَجِّ وَالْعُمْرَةِ‏.‏ تَابَعَهُ اللَّيْثُ قَالَ حَدَّثَنِي كَثِيرُ بْنُ فَرْقَدٍ، عَنْ نَافِعٍ، عَنِ ابْنِ عُمَرَ ـ رضى الله عنهما ـ عَنِ النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم‏.‏
Traduction
Rapporté par Zaid bin Aslam de son père qui a dit

« 'Umar bin Al-Khattab s’adressa au Coin (la Pierre Noire) en disant : 'Par Allah ! Je sais que tu es une pierre et que tu ne peux ni bénéficier ni nuire. Si je n’avais pas vu le Prophète (ﷺ) te toucher (et t’embrasser), je ne t’aurais jamais touché (et embrassé). Puis il l’embrassa et dit : « Il n’y a aucune raison pour nous de faire le Ramal (dans le Tawaf), sauf que nous voulions nous montrer aux païens, et maintenant Allah les a détruits. » Omar ajouta : « (Néanmoins), le Prophète (ﷺ) a fait cela et nous ne voulons pas le quitter (c’est-à-dire le Ramal). »

Comment

Commentaire sur la Pierre Noire

Ce récit de Sayyiduna 'Umar ibn al-Khattab (رضي الله عنه) démontre la sagesse profonde des Compagnons dans la compréhension des rituels islamiques. Sa déclaration « Je sais que tu es une pierre et que tu ne peux ni bénéficier ni nuire » établit le principe islamique fondamental du tawhid - que tout pouvoir appartient à Allah seul. Aucun objet créé ne possède de pouvoir inhérent.

Le grand érudit Ibn Hajar al-Asqalani explique dans Fath al-Bari que la déclaration de 'Umar visait à éduquer ceux qui pourraient mal comprendre le but d'embrasser la Pierre Noire, empêchant tout shirk potentiel tout en affirmant l'obligation de suivre la Sunnah du Prophète.

La Sagesse derrière le Suivi de la Sunnah

L'action ultérieure de 'Umar d'embrasser la Pierre malgré sa compréhension intellectuelle démontre le principe essentiel du ta'abbud - accomplir des actes d'adoration en soumission au commandement divin, même lorsque leur sagesse n'est pas pleinement comprise par l'intellect humain. Comme l'énonce l'Imam al-Nawawi, cela illustre l'attitude appropriée d'un croyant envers la Shari'ah.

Le grand juriste hanafite Ibn 'Abidin explique que de tels actes sont accomplis purement par obéissance à Allah et Son Messager, et non à cause d'une qualité inhérente à l'objet lui-même. Cela préserve à la fois la forme extérieure et l'esprit intérieur de l'adoration.

Contexte Historique du Ramal

La pratique du Ramal (marcher rapidement en bougeant les épaules) pendant les trois premiers circuits du Tawaf a été initialement prescrite pour démontrer la force et la vitalité des musulmans aux païens qui prétendaient que les musulmans étaient affaiblis par la fièvre à Médine. Comme l'explique Qadi 'Iyad dans Ikmal al-Mu'allim, c'était une raison légale temporaire qui a expiré avec la disparition de sa cause.

Cependant, comme 'Umar le précise, le Prophète (ﷺ) a continué cette pratique même après que la raison originale a cessé d'exister, l'établissant ainsi comme une Sunnah permanente. Cela démontre le principe juridique important que lorsqu'une règle est établie par des preuves textuelles, elle reste valable même si la sagesse apparente derrière elle change.

Implications Juridiques

Ce hadith établit plusieurs principes clés : Premièrement, suivre la Sunnah prime sur le raisonnement personnel. Deuxièmement, les actes d'adoration doivent être accomplis tels qu'enseignés par le Prophète, que nous en comprenions ou non la sagesse complète. Troisièmement, cela montre la préservation méticuleuse par les Compagnons de chaque détail de la pratique du Prophète.

Comme le note l'Imam al-Suyuti dans son commentaire, ce récit équilibre magnifiquement le rejet de la superstition avec une soumission complète à la guidance divine, servant de modèle parfait pour la pratique islamique à toutes les époques.