حَدَّثَنَا أَبُو عَاصِمٍ الضَّحَّاكُ بْنُ مَخْلَدٍ، عَنْ زَكَرِيَّاءَ بْنِ إِسْحَاقَ، عَنْ يَحْيَى بْنِ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ صَيْفِيٍّ، عَنْ أَبِي مَعْبَدٍ، عَنِ ابْنِ عَبَّاسٍ ـ رضى الله عنهما ـ أَنَّ النَّبِيَّ صلى الله عليه وسلم بَعَثَ مُعَاذًا ـ رضى الله عنه ـ إِلَى الْيَمَنِ فَقَالَ ‏"‏ ادْعُهُمْ إِلَى شَهَادَةِ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ، وَأَنِّي رَسُولُ اللَّهِ، فَإِنْ هُمْ أَطَاعُوا لِذَلِكَ فَأَعْلِمْهُمْ أَنَّ اللَّهَ قَدِ افْتَرَضَ عَلَيْهِمْ خَمْسَ صَلَوَاتٍ فِي كُلِّ يَوْمٍ وَلَيْلَةٍ، فَإِنْ هُمْ أَطَاعُوا لِذَلِكَ فَأَعْلِمْهُمْ أَنَّ اللَّهَ افْتَرَضَ عَلَيْهِمْ صَدَقَةً فِي أَمْوَالِهِمْ، تُؤْخَذُ مِنْ أَغْنِيَائِهِمْ وَتُرَدُّ عَلَى فُقَرَائِهِمْ ‏"‏‏.‏
Traduction
Rapporté par Abu Huraira

Lorsque le Messager d’Allah (ﷺ) est mort et qu’Abou Bakr est devenu le calife, certains Arabes ont renégats (sont retournés à l’incrédulité) (Abou Bakr a décidé de leur déclarer la guerre), 'Umar a dit à Abou Bakr : « Comment peux-tu combattre avec ces gens alors que le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : « J’ai reçu l’ordre (d’Allah) de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils disent : « Nul n’a le droit d’être adoré en dehors d’Allah, et quiconque l’a dit alors sauvera sa vie et ses biens de moi si ce n’est en cas d’infraction à la loi (droits et conditions pour lesquels il sera puni avec justice), et ses comptes seront devant Allah. » Abou Bakr a dit : « Par Allah ! Je combattrai ceux qui font la différence entre la prière et la Zakat, car la Zakat est le droit obligatoire d’être retiré de la propriété (selon les ordres d’Allah) par Allah ! S’ils refusent de me payer, même une chevreau qu’ils avaient l’habitude de payer à l’époque du Messager d’Allah (ﷺ). Je me battrais avec eux pour l’avoir retenu » Alors 'Umar dit : « Par Allah, ce n’était rien, mais Allah a ouvert le coffre d’Abou Bakr pour qu’il prenne la décision (de combattre) et j’ai appris que sa décision était la bonne. »

Comment

Contexte historique des guerres d'apostasie

Cette narration de Sahih al-Bukhari (1399, 1400) décrit la période critique suivant la mort du Prophète lorsque plusieurs tribus arabes ont tenté de renoncer à l'islam et de retenir la Zakat, la considérant comme un simple tribut politique à Muhammad plutôt qu'un pilier essentiel de la foi.

Analyse savante du désaccord

Initialement, Umar ibn al-Khattab a remis en question le combat contre ceux qui professaient la shahadah, citant l'instruction du Prophète de combattre les polythéistes jusqu'à ce qu'ils témoignent de l'unicité d'Allah. Abu Bakr a démontré une perspicacité juridique supérieure en reconnaissant que l'abandon de la Zakat constituait une apostasie, et non une simple désobéissance civile.

Les savants classiques expliquent qu'Abu Bakr comprenait la nature interconnectée des piliers de l'islam - rejeter une obligation essentielle tout en revendiquant la foi crée une contradiction dans l'engagement religieux.

Principes juridiques dérivés

Ce hadith établit que la Zakat n'est pas une charité optionnelle mais un acte d'adoration obligatoire dont le déni constitue une mécréance. Le consensus des savants classiques soutient que ceux qui rejettent l'obligation de la Zakat tout en connaissant son statut établi apostasient de l'islam.

La position d'Abu Bakr illustre le principe de défendre collectivement les obligations islamiques - la préservation de la religion prime lorsque les pratiques fondamentales sont menacées d'abandon.

Signification spirituelle

La reconnaissance ultérieure par Umar de l'inspiration divine dans la décision d'Abu Bakr démontre comment Allah guide Ses serviteurs vertueux dans le maintien de la vérité religieuse. Cet épisode illustre la sagesse de consulter des compagnons savants tout en maintenant la fermeté dans les questions essentielles de la foi.