حَدَّثَنَا مُحَمَّدُ بْنُ يُوسُفَ، حَدَّثَنَا إِسْرَائِيلُ، حَدَّثَنَا أَبُو الْجُوَيْرِيَةِ، أَنَّ مَعْنَ بْنَ يَزِيدَ ـ رضى الله عنه ـ حَدَّثَهُ قَالَ بَايَعْتُ رَسُولَ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم أَنَا وَأَبِي وَجَدِّي وَخَطَبَ عَلَىَّ فَأَنْكَحَنِي وَخَاصَمْتُ إِلَيْهِ ـ وَـ كَانَ أَبِي يَزِيدُ أَخْرَجَ دَنَانِيرَ يَتَصَدَّقُ بِهَا فَوَضَعَهَا عِنْدَ رَجُلٍ فِي الْمَسْجِدِ، فَجِئْتُ فَأَخَذْتُهَا فَأَتَيْتُهُ بِهَا فَقَالَ وَاللَّهِ مَا إِيَّاكَ أَرَدْتُ‏.‏ فَخَاصَمْتُهُ إِلَى رَسُولِ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم فَقَالَ ‏"‏ لَكَ مَا نَوَيْتَ يَا يَزِيدُ، وَلَكَ مَا أَخَذْتَ يَا مَعْنُ ‏"‏‏.‏
Traduction
Rapporté par Ma’n bin Yazid

Mon grand-père, mon père et moi avons prêté serment d’allégeance au Messager d’Allah (ﷺ). Le Prophète (ﷺ) m’a fiancé puis m’a marié. Un jour, je suis allé voir le Prophète (ﷺ) pour me plaindre. Mon père Yazid avait pris des pièces d’or pour la charité et les avait gardées avec un homme dans la mosquée (pour les donner aux pauvres) Mais je suis allé les prendre et je les lui ai apportées (à mon père). Mon père a dit : « Par Allah ! Je n’avais pas l’intention de vous les donner. « J’ai porté l’affaire devant le Messager d’Allah (ﷺ). Là-dessus, le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : « Ô Yazid, tu seras récompensé pour ce que tu as prévu. Ô Ma’n, tout ce que tu as pris est à toi.

Comment

Analyse du Texte du Hadith

Cette narration de Sahih al-Bukhari 1422 démontre des principes profonds de la jurisprudence islamique concernant les intentions et les droits de propriété. La décision du Prophète ﷺ établit que la récompense est basée sur l'intention (niyyah), tandis que les droits matériels suivent la possession et le transfert effectifs.

Commentaire Savant sur les Intentions

L'imam al-Nawawi explique que la charité intentionnelle de Yazid, bien que non correctement exécutée, mérite toujours une récompense divine. Cela confirme le hadith "Les actions ne valent que par les intentions" - les récompenses spirituelles correspondent aux intentions sincères dans l'adoration et la charité.

Ibn Hajar al-Asqalani note que la charité nécessite à la fois l'intention et un transfert approprié aux bénéficiaires. L'échec de Yazid à compléter le transfert signifiait que les pièces restaient sa propriété, donc la prise de celles-ci par son fils constituait une acquisition permise similaire à un héritage.

Principes Juridiques Établis

La décision établit que les intentions charitables non réalisées ne transfèrent pas la propriété. Les pièces sont restées la propriété de Yazid jusqu'à ce qu'elles soient correctement données aux pauvres.

L'action de Ma'n, bien que techniquement prenant des fonds de charité, a été validée car le transfert était incomplet et il était un héritier légitime. Ce cas illustre la séparation entre les récompenses spirituelles et la propriété légale dans la loi islamique.

Application Contemporaine

Ce hadith guide l'administration moderne de la Zakat : la charité intentionnelle doit être correctement livrée aux bénéficiaires pour à la fois la récompense et le transfert légal. La simple intention de donner la Zakat ne libère pas de l'obligation tant que le paiement effectif n'a pas lieu.

Les institutions financières gérant les fonds de Zakat doivent assurer un transfert approprié aux bénéficiaires éligibles pour accomplir l'obligation religieuse et transférer les droits de propriété.