Le Prophète (ﷺ) m’a dit : « Ne retiens pas ton argent, car si tu le faisais, Allah te refuserait Ses bénédictions. »
Rapporté par 'Abda :
Le Prophète (ﷺ) a dit : « Ne retiens pas ton argent en le comptant (c’est-à-dire en le thésaurisant), (car si tu le faisais), Allah te refuserait également Ses bénédictions. »
Taxe de charité obligatoire (Zakat)
Auteur : Sahih al-Bukhari | Référence du Hadith : Sahih al-Bukhari 1433
Analyse textuelle
Le noble hadith utilise le terme "argent" (māl) qui englobe toutes les formes de richesse, y compris l'or, l'argent, les marchandises, le bétail et les actifs financiers contemporains. L'interdiction "ne retenez pas" (lā tuhassisū) porte le sens de s'abstenir de thésauriser la richesse et d'empêcher sa circulation dans des canaux bénéfiques.
La seconde narration clarifie davantage cette interdiction avec "ne retenez pas en le comptant", indiquant la garde méticuleuse et la préservation de la richesse sans s'acquitter de ses obligations, en particulier la zakāt qu'Allah a rendue obligatoire pour elle.
Règle légale sur la thésaurisation
Les savants ont établi que retenir la richesse dont la zakāt est due est strictement interdit (ḥarām). Cette interdiction s'applique lorsque l'on possède le nisāb (seuil minimum) et qu'une année lunaire complète s'est écoulée. Celui qui thésaurise une telle richesse est considéré comme désobéissant et méritant un châtiment divin.
La sagesse derrière cette interdiction réside dans le fait que la richesse est une confiance d'Allah à utiliser pour les besoins personnels, le soutien familial et le bien-être social. La thésaurisation perturbe l'équilibre économique et prive les nécessiteux de leur part légitime.
Principe de rétribution divine
Le hadith établit le principe du traitement divin réciproque : "Allah retiendrait Ses bénédictions de vous." Cette rétention divine se manifeste de multiples façons : la richesse peut être détruite, perdre de la valeur, ne pas profiter à son propriétaire, ou le propriétaire peut être privé de la barakah (bénédiction) qui rend une petite richesse suffisante.
Cela correspond au principe coranique : "Et tout ce que vous dépensez de quoi que ce soit (dans la cause d'Allah), Il le remplacera" (Saba' 34:39). Tout comme dépenser dans la cause d'Allah apporte une augmentation, retenir apporte une diminution et une privation.
Application contemporaine
Cette règle s'applique à toutes les formes de richesse contemporaine : les dépôts bancaires, les investissements, les actions et les monnaies numériques qui atteignent le nisāb et complètent le haul (année lunaire). Les musulmans doivent calculer et s'acquitter de leurs obligations de zakāt rapidement.
L'interdiction s'étend au-delà de la simple évasion de la zakāt pour inclure un comportement avare et l'échec à dépenser de manière appropriée pour les besoins licites, les obligations familiales et les causes charitables, qui constituent tous des formes de "rétention" condamnées par le Prophète.