Le Prophète (ﷺ) a désigné un homme de la tribu des Bani Asad, appelé Ibn Al-Utabiyya pour collecter la Zakat. Lorsqu’il revint (avec l’argent), il dit (au Prophète) : « Ceci est pour toi et cela m’a été donné en cadeau. » Le Prophète (ﷺ) s’est levé sur la chaire (Soufyan a dit qu’il est monté en chaire), et après avoir glorifié et loué Allah, il a dit : « Qu’y a-t-il de mal avec l’employé que nous envoyons (pour collecter la Zakat auprès du public) pour qu’il revienne dire : 'Ceci est pour toi et cela est pour moi ?' Pourquoi n’est-il pas resté chez son père et sa mère pour voir s’il recevrait des cadeaux ou non ? Par Celui qui tient ma vie dans la main, celui qui prend quelque chose dans l’illégalité l’apportera le Jour de la Résurrection en le portant autour de son cou : si c’est un chameau, il grognera ; si c’est une vache, il meuglera ; et si c’est une brebis, il bêlera ! Le Prophète (ﷺ) a alors levé ses deux mains jusqu’à ce que nous voyions la blancheur de ses aisselles (et il a dit) : « Sans doute ! N’ai-je pas transmis le message d’Allah ? Et il l’a répété trois fois.
Contexte et arrière-plan
Cette narration de Sahih al-Bukhari 7174 aborde la question cruciale de la confiance dans la fonction publique, en particulier concernant la collecte de la Zakat. Le Prophète a nommé Ibn Al-Utabiyya de la tribu Bani Asad pour cette confiance sacrée, mais il a violé cette responsabilité en détournant des fonds sous le couvert de "cadeaux".
Commentaire savant sur l'incident
Le sermon public du Prophète depuis la chaire démontre la gravité de cette infraction. En montant sur le minbar, il a souligné qu'il s'agissait d'une préoccupation publique affectant la confiance de toute l'Oumma dans la gouvernance.
La question rhétorique "Pourquoi n'est-il pas resté chez son père et sa mère..." expose l'illégitimité de tels "cadeaux" offerts aux fonctionnaires. Les savants expliquent que tout avantage reçu en raison de sa position officielle constitue de la corruption ou un détournement, et non un don légitime.
Règlements juridiques dérivés
L'imam Al-Nawawi affirme que ce hadith établit que tout ce qui est pris par un fonctionnaire au-delà de sa rémunération légitime est illicite (haram). Cela inclut les soi-disant "cadeaux" qui sont en réalité des pots-de-vin.
Ibn Hajar al-Asqalani explique dans Fath al-Bari que la description vivante des animaux gémissant au Jour du Jugement illustre comment la richesse illicite devient un fardeau pour son possesseur dans l'au-delà, témoignant contre eux.
Application contemporaine
Cette règle s'étend à tous les fonctionnaires, employés gouvernementaux et toute personne en position de confiance. Les savants modernes l'appliquent à la corruption, au détournement, à la corruption et à tout avantage non autorisé tiré de sa position.
La triple confirmation du Prophète "N'ai-je pas transmis le message d'Allah ?" souligne le caractère définitif et sérieux de cette interdiction, la rendant obligatoire jusqu'au Jour du Jugement.