Abou Bakr m’a envoyé chercher en raison du grand nombre de victimes dans la bataille d’Al-Yamama, alors que 'Umar était assis avec lui. Abou Bakr (me dit) : « Omar est venu à moi et a dit : « Un grand nombre de Qaris du Saint Coran ont été tués le jour de la bataille d’Al-Yamama, et je crains que le nombre de victimes du Coran parmi les Qaris n’augmente sur d’autres champs de bataille, ce qui entraîne la perte d’une grande partie du Coran. C’est pourquoi je considère qu’il est souhaitable que vous (Abou Bakr) fassiez recueillir le Coran. J’ai dit : « Comment oserais-je faire quelque chose que le Messager d’Allah (ﷺn’a pas fait ? » Omar a dit : « Par Allah, c’est quelque chose de bénéfique. » Omar a continué à me presser pour cela jusqu’à ce qu’Allah ouvre ma poitrine pour ce pour quoi Il avait ouvert le coffre d’Omar et j’avais à ce sujet la même opinion que 'Umar. Abou Bakr m’a alors dit : « Tu es un jeune homme sage et nous n’avons aucun soupçon à ton sujet, et tu avais l’habitude d’écrire l’Inspiration Divine pour le Messager d’Allah (ﷺ). Vous devriez donc chercher les écritures fragmentaires du Coran et les rassembler (dans un seul livre). Zaid ajouta : « Par Allah, si Abou Bakr m’avait ordonné de déplacer une montagne parmi les montagnes d’un endroit à un autre, cela n’aurait pas été plus lourd pour moi que de recueillir le Coran. Alors j’ai dit (à 'Umar et à Abou Bakr) : « Comment pouvez-vous faire quelque chose que le Messager d’Allah (ﷺ) n’a pas fait ? » Abou Bakr a dit : « Par Allah, c’est quelque chose de bénéfique. » Zaid ajouta : « Il (Abou Bakr) continua donc à me presser pour cela jusqu’à ce qu’Allah ouvre mon coffre pour ce pour quoi Il avait ouvert les coffres d’Abou Bakr et d’Omar, et j’avais à ce sujet la même opinion que la leur. J’ai donc commencé à compiler le Coran en le recueillant sur les tiges sans feuilles du palmier dattier, sur les morceaux de cuir et de peaux, sur les pierres et dans les coffres des hommes (qui avaient mémorisé le Coran). J’ai trouvé les derniers versets de Sirat-at-Tauba : (« En vérité, un apôtre (Mohammed) est venu à vous du milieu de vous... » (9.128-129) de Khuza’ima ou Abi Khuza’ima et j’y ai ajouté le reste de la sourate. Les manuscrits du Coran sont restés avec Abou Bakr jusqu’à ce qu’Allah l’ait emmené à Lui. Puis il est resté avec 'Umar jusqu’à ce qu’Allah l’ait amené à Lui, puis avec Hafsa bint 'Umar.
Contexte Historique de la Compilation
Cette narration de Sahih al-Bukhari 7191 détaille la décision majeure de compiler le Coran en un seul manuscrit (mushaf) suite à la bataille de Yamama pendant le califat d'Abou Bakr. La préservation a été rendue nécessaire par le martyre de nombreux mémorisateurs du Coran (huffaz), créant une préoccupation légitime quant à la perte potentielle de la révélation divine.
Inspiration Divine dans la Prise de Décision
Abou Bakr et Zaid ibn Thabit ont d'abord hésité, notant que le Prophète Muhammad ﷺ n'avait pas compilé le Coran de cette manière de son vivant. Cependant, grâce à une consultation sincère et une guidance divine (ce que Zaid décrit comme « Allah a ouvert ma poitrine »), ils ont reconnu cela comme un acte nécessaire de préservation (maslaha) pour la oumma musulmane.
Méthodologie de la Collecte
Zaid a employé une vérification rigoureuse, collectant les versets à partir de fragments écrits sur des tiges de palmier dattier, des morceaux de cuir, des tablettes de pierre et par le témoignage oral des mémorisateurs. Chaque verset nécessitait deux sources écrites et une corroboration de ceux qui l'avaient entendu directement du Prophète ﷺ.
Les Derniers Versets de la Sourate Tawbah
Les deux derniers versets de la sourate at-Tawbah (9:128-129) ont été trouvés uniquement avec Khuza'ima al-Ansari, à qui le Prophète ﷺ avait accordé le témoignage de deux hommes. Cette exception démontre les normes méticuleuses appliquées tout en reconnaissant des circonstances spéciales authentifiées par la pratique prophétique.
Chaîne de Préservation
Le manuscrit compilé est resté avec Abou Bakr jusqu'à sa mort, puis avec le calife Omar, et ensuite avec sa fille Hafsa - établissant une chaîne de garde ininterrompue qui a assuré l'authenticité du texte jusqu'à la standardisation officielle sous Othman ibn Affan.