Le Prophète (ﷺ) a dit : « Un musulman doit écouter et obéir (à l’ordre de son dirigeant), qu’il le veuille ou non, tant que ses ordres n’impliquent pas quelqu’un dans la désobéissance (à Allah), mais si un acte de désobéissance (à Allah) est imposé, on ne doit pas l’écouter ou lui obéir. (Voir Hadith n° 203, Vol. 4)
Jugements (Ahkaam) - Sahih al-Bukhari 7144
Cette narration établit le principe fondamental de l'obéissance aux dirigeants musulmans tout en délimitant ses frontières. La commande d'« écouter et obéir » sert de fondement à l'ordre et à l'unité sociétale, empêchant le chaos qui découle de la rébellion contre l'autorité légitime.
Conditions de l'Obéissance
L'obligation d'obéir n'est pas absolue mais conditionnelle. La phrase « qu'il le veuille ou non » indique que la préférence personnelle ou l'aversion pour le dirigeant n'annule pas cette obligation. Cependant, la limitation critique suit immédiatement : l'obéissance n'est requise que dans les affaires qui n'impliquent pas de désobéissance à Allah (maʿsiyah).
La Limite de la Désobéissance à Allah
Lorsque le dirigeant ordonne quelque chose qui constitue une désobéissance claire aux commandements établis d'Allah, le musulman est interdit à la fois d'écouter et d'obéir à de tels ordres. Cela établit que l'allégeance ultime appartient à Allah, et l'autorité temporelle est subordonnée à la loi divine.
Interprétation Savante
Les savants classiques clarifient que la « désobéissance à Allah » fait référence à des questions qui sont sans équivoque interdites dans la loi islamique. Ce principe ne s'étend pas aux questions de désaccord savant légitime (ikhtilaf) ou de préférence personnelle. Le hadith équilibre la nécessité de la stabilité politique avec la préservation de l'intégrité religieuse.