حَدَّثَنَا مُحَمَّدٌ، أَخْبَرَنَا أَبُو مُعَاوِيَةَ، عَنِ الأَعْمَشِ، عَنْ شَقِيقٍ، عَنْ عَبْدِ اللَّهِ ـ رضى الله عنه ـ قَالَ قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم ‏"‏ مَنْ حَلَفَ عَلَى يَمِينٍ وَهْوَ فِيهَا فَاجِرٌ لِيَقْتَطِعَ بِهَا مَالَ امْرِئٍ مُسْلِمٍ لَقِيَ اللَّهَ وَهْوَ عَلَيْهِ غَضْبَانُ ‏"‏‏.‏ قَالَ فَقَالَ الأَشْعَثُ فِيَّ وَاللَّهِ كَانَ ذَلِكَ، كَانَ بَيْنِي وَبَيْنَ رَجُلٍ مِنَ الْيَهُودِ أَرْضٌ فَجَحَدَنِي، فَقَدَّمْتُهُ إِلَى النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم فَقَالَ لِي رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم ‏"‏ أَلَكَ بَيِّنَةٌ ‏"‏‏.‏ قُلْتُ لاَ‏.‏ قَالَ فَقَالَ لِلْيَهُودِيِّ ‏"‏ احْلِفْ ‏"‏‏.‏ قَالَ قُلْتُ يَا رَسُولَ اللَّهِ إِذًا يَحْلِفَ، وَيَذْهَبَ بِمَالِي، فَأَنْزَلَ اللَّهُ تَعَالَى ‏{‏إِنَّ الَّذِينَ يَشْتَرُونَ بِعَهْدِ اللَّهِ وَأَيْمَانِهِمْ ثَمَنًا قَلِيلاً‏}‏ إِلَى آخِرِ الآيَةِ‏.‏
Traduction
Rapporté par 'Abdullah bin Mas’ud

Le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : « Quiconque prête un faux serment pour s’emparer des biens d’un musulman (illégalement) rencontrera Allah et sera en colère contre lui. » Al-Ash’ath a dit : « Par Allah, cette parole m’a concerné. J’avais une terre commune avec un Juif, et le Juif a ensuite nié ma propriété, alors je l’ai emmené voir le Prophète qui m’a demandé si j’avais une preuve de ma propriété. Quand j’ai répondu par la négative, le Prophète a demandé au Juif de prêter serment. J’ai dit : « Ô Messager d’Allah (ﷺ) ! Il prêtera serment et me privera de mes biens. Ainsi, Allah a révélé le verset suivant : « En vérité ! Ceux qui achètent un peu gagnent au prix de l’alliance d’Allah et de leurs serments. (3.77)

Comment

Khusoomaat - Sahih al-Bukhari 2416, 2417

Cette narration du Prophète béni (ﷺ) aborde le péché grave de prêter de faux serments pour usurper des biens illicitement. Le Hadith établit qu'un tel acte encourt la colère divine d'Allah Tout-Puissant, indiquant la sévérité de cette transgression dans la loi islamique.

Commentaire savant sur l'interdiction

L'énoncé "rencontrera Allah alors qu'Il sera en colère contre lui" signifie un état spirituel terrifiant où le pécheur fait face au déplaisir divin dans l'Au-delà. Cette colère se manifeste par un châtiment sévère, car les faux serments combinent plusieurs péchés : malhonnêteté, injustice et prise en vain du nom d'Allah.

Le cas pratique d'Al-Ash'ath démontre comment cette interdiction s'applique aux disputes réelles. Lorsqu'il manquait de preuves pour sa revendication sur un terrain partagé avec un Juif, le Prophète (ﷺ) a suivi la procédure judiciaire standard en exigeant que le défendeur prête serment lorsque le demandeur manque de preuve.

Implications légales et éthiques

La jurisprudence islamique stipule que lorsqu'un demandeur ne peut pas produire de preuve, le défendeur peut être invité à jurer par Allah concernant son innocence. Cependant, exploiter cette disposition légale par de faux serments constitue un péché majeur.

Le verset coranique (3:77) révélé dans ce contexte condamne ceux qui échangent leurs serments contre de petits gains mondains, soulignant que ces individus n'auront aucune part dans l'Au-delà. Les savants classiques expliquent que cela inclut à la fois les musulmans et les non-musulmans qui violent les accords jurés.

Conséquences spirituelles

Ibn Hajar al-Asqalani commente dans Fath al-Bari que ce Hadith souligne combien les droits de propriété sont sacrés en Islam. Usurper des biens par de faux serments ne viole pas seulement les droits humains, mais constitue également une trahison de l'alliance avec Allah.

Al-Nawawi note dans son commentaire que la colère divine mentionnée ici s'applique spécifiquement à ceux qui sciemment prêtent de faux serments pour prendre ce qui appartient légitimement à d'autres, distinguant cela des cas de croyance erronée ou d'oubli.