حَدَّثَنَا مُسَدَّدٌ، حَدَّثَنَا يَحْيَى بْنُ سَعِيدٍ، حَدَّثَنَا الأَعْمَشُ، حَدَّثَنَا زَيْدُ بْنُ وَهْبٍ، سَمِعْتُ عَبْدَ اللَّهِ، قَالَ قَالَ لَنَا رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم ‏"‏ إِنَّكُمْ سَتَرَوْنَ بَعْدِي أَثَرَةً وَأُمُورًا تُنْكِرُونَهَا‏"‏‏.‏ قَالُوا فَمَا تَأْمُرُنَا يَا رَسُولَ اللَّهِ قَالَ ‏"‏ أَدُّوا إِلَيْهِمْ حَقَّهُمْ وَسَلُوا اللَّهَ حَقَّكُمْ ‏"‏‏.‏
Traduction
Rapporté par Ibn 'Abbas

Le Prophète (ﷺ) a dit : « Quiconque désapprouve quelque chose fait par son dirigeant, alors il doit être patient, car quiconque désobéit au dirigeant, même un peu (peu = une portée) mourra comme ceux qui sont morts dans la période pré-islamique de l’ignorance. (c’est-à-dire en tant que pécheurs rebelles).

Comment

Texte et Contexte du Hadith

Le Prophète (ﷺ) a dit : « Celui qui désapprouve quelque chose fait par son dirigeant doit alors être patient, car quiconque désobéit au dirigeant ne serait-ce qu'un peu (peu = un empan) mourra comme ceux qui sont morts à l'époque pré-islamique de l'Ignorance (c'est-à-dire en tant que pécheurs rebelles). » (Sahih al-Bukhari 7053)

Commentaire Savant

Ce hadith établit le principe islamique fondamental de l'obéissance aux dirigeants musulmans légitimes, même lorsqu'on est en désaccord avec leurs décisions. Les savants expliquent que la patience face aux actions répréhensibles d'un dirigeant est préférable à la rébellion, qui conduit à une plus grande corruption et effusion de sang.

L'expression « désobéit au dirigeant ne serait-ce qu'un peu » fait référence à tout acte de rébellion ou retrait d'obéissance. L'avertissement sévère de mourir comme ceux de la Jahiliyyah indique qu'une telle rébellion coupe de la communauté musulmane et de ses protections.

Conditions et Exceptions

Les savants précisent que l'obéissance n'est requise que dans les affaires qui n'impliquent pas la désobéissance à Allah. Si un dirigeant ordonne quelque chose de pécheur, il n'y a pas d'obéissance à la création dans la désobéissance au Créateur.

L'interdiction s'applique à la rébellion armée contre les dirigeants musulmans établis. Le conseil pacifique (nasiha) et l'objection verbale restent des devoirs permis, tout en maintenant une obéissance globale dans les questions légales.

Contexte Historique et Sagesse

Cet enseignement est venu en période d'instabilité politique pour préserver l'ordre social et prévenir les conflits civils (fitnah). Les savants soulignent que supporter un dirigeant injuste est un moindre mal que le chaos de la rébellion.

L'imam Nawawi explique que ce principe protège l'unité de la communauté musulmane et empêche le plus grand mal de la guerre civile, tout en permettant des canaux appropriés de conseil et de réforme.