حَدَّثَنَا مُسَدَّدٌ، حَدَّثَنَا يَحْيَى، عَنْ سُفْيَانَ، وَشُعْبَةَ، قَالاَ حَدَّثَنَا حَبِيبٌ، ح قَالَ وَحَدَّثَنَا مُحَمَّدُ بْنُ كَثِيرٍ، أَخْبَرَنَا سُفْيَانُ، عَنْ حَبِيبٍ، عَنْ أَبِي الْعَبَّاسِ، عَنْ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ عَمْرٍو، قَالَ قَالَ رَجُلٌ لِلنَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم أُجَاهِدُ‏.‏ قَالَ ‏"‏ لَكَ أَبَوَانِ ‏"‏‏.‏ قَالَ نَعَمْ‏.‏ قَالَ ‏"‏ فَفِيهِمَا فَجَاهِدْ ‏"‏‏.‏
Traduction
Rapporté par 'Abdullah bin 'Amr

Un homme dit au Prophète : « Participerai-je au Jihad ? » Le Prophète (ﷺ) a dit : « Vos parents sont-ils vivants ? » L’homme a dit : « Oui. » le Prophète (ﷺ) a dit : « Faites le Jihad pour leur bien. »

Comment

Texte et Contexte du Hadith

Cette narration de Sahih al-Bukhari (5972) dans le Livre des Bonnes Manières et de la Forme (Al-Adab) présente un enseignement profond concernant la hiérarchie des actions vertueuses en Islam.

Un compagnon s'est approché du Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) pour demander la permission de faire le jihad militaire, démontrant son enthousiasme pour cette noble entreprise. La réponse immédiate du Prophète—s'enquérant du statut de ses parents—a redirigé son énergie spirituelle vers une obligation plus immédiate et tout aussi méritoire.

Commentaire Savant

Les savants expliquent que ce hadith établit le "jihad al-walidayn" (jihad par le service aux parents) comme prenant la priorité sur le jihad militaire lorsque les parents sont vivants et ont besoin de soins. Ibn Hajar al-Asqalani commente dans Fath al-Bari que servir les parents est parmi les plus grands actes d'obéissance, équivalent au jihad en mérite.

Al-Qurtubi précise que la bonté envers les parents (birr al-walidayn) est une forme continue d'adoration qui ne cesse jamais, tandis que le jihad militaire est une obligation communautaire (fard kifayah) qui peut ne pas être requise de chaque individu.

La sagesse derrière cette priorisation réside dans la reconnaissance des droits immédiats des parents qui ont sacrifié pour leurs enfants, faisant de leur service un devoir religieux plus pressant que l'engagement militaire volontaire.

Implications Légales et Spirituelles

Cet enseignement établit que servir ses parents n'est pas seulement une courtoisie sociale mais un acte d'adoration équivalent au jihad dans sa récompense spirituelle.

Les savants déduisent de cela que si le jihad militaire est volontaire (nafil), alors servir des parents vivants prend clairement la priorité. Seulement lorsque le jihad devient une obligation individuelle (fard 'ayn) en raison d'un danger imminent pour la communauté musulmane, il supplanterait le devoir envers les parents.

La nature complète du jihad en Islam est ainsi démontrée—englobant à la fois la lutte sur le champ de bataille et la lutte pour remplir ses responsabilités domestiques avec excellence.