حَدَّثَنِي مُحَمَّدُ بْنُ عَبْدِ اللَّهِ، حَدَّثَنَا عَاصِمُ بْنُ عَلِيٍّ، حَدَّثَنَا عَاصِمُ بْنُ مُحَمَّدٍ، عَنْ وَاقِدِ بْنِ مُحَمَّدٍ، سَمِعْتُ أَبِي قَالَ عَبْدُ اللَّهِ، قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم فِي حَجَّةِ الْوَدَاعِ ‏"‏ أَلاَ أَىُّ شَهْرٍ تَعْلَمُونَهُ أَعْظَمُ حُرْمَةً ‏"‏‏.‏ قَالُوا أَلاَ شَهْرُنَا هَذَا‏.‏ قَالَ ‏"‏ أَلاَ أَىُّ بَلَدٍ تَعْلَمُونَهُ أَعْظَمُ حُرْمَةً ‏"‏‏.‏ قَالُوا أَلاَ بَلَدُنَا هَذَا‏.‏ قَالَ ‏"‏ أَلاَ أَىُّ يَوْمٍ تَعْلَمُونَهُ أَعْظَمُ حُرْمَةً ‏"‏‏.‏ قَالُوا أَلاَ يَوْمُنَا هَذَا‏.‏ قَالَ ‏"‏ فَإِنَّ اللَّهَ تَبَارَكَ وَتَعَالَى قَدْ حَرَّمَ دِمَاءَكُمْ وَأَمْوَالَكُمْ وَأَعْرَاضَكُمْ، إِلاَّ بِحَقِّهَا، كَحُرْمَةِ يَوْمِكُمْ هَذَا، فِي بَلَدِكُمْ هَذَا، فِي شَهْرِكُمْ هَذَا، أَلاَ هَلْ بَلَّغْتُ ‏"‏‏.‏ ـ ثَلاَثًا كُلُّ ذَلِكَ يُجِيبُونَهُ أَلاَ نَعَمْ ـ قَالَ ‏"‏ وَيْحَكُمْ ـ أَوْ وَيْلَكُمْ ـ لاَ تَرْجِعُنَّ بَعْدِي كُفَّارًا، يَضْرِبُ بَعْضُكُمْ رِقَابَ بَعْضٍ ‏"‏‏.‏
Traduction
Rapporté par 'Abdullah

Le Messager d’Allah a dit à Hajjat-al-Wada' : « Quel mois (de l’année) pensez-vous être le plus sacré ? » Les gens dirent : « Ce mois-ci est le nôtre (le mois de Dhull-Hijja). » Il a dit : « Quelle ville (pays) pensez-vous être la plus sacrée ? » Ils dirent : « Notre ville (La Mecque) ». Il lui dit : « Selon vous, quel jour est le plus sacré ? » Les gens disaient : « Ce jour qui est le nôtre. » Il dit alors : « Allah, le Béni, le Suprême, a rendu ton sang, tes biens et ton honneur aussi sacrés que ce jour qui est le tien dans ta ville, en ce mois qui est le tien (et une telle protection ne peut être méprisée) que légitimement. » Il dit alors trois fois : « Vous ai-je transmis le Message d’Allah ? » Les gens lui répondaient à chaque fois : « Oui. » Le Prophète (ﷺ) a ajouté : « Qu’Allah vous fasse miséricorde (ou malheur à vous) ! Ne revenez pas à l’incrédulité après moi en vous coupant le cou les uns les autres.

Comment

Contexte et Signification

Cette déclaration profonde a été prononcée lors du Pèlerinage d'Adieu du Prophète (Hajjat-al-Wada`), marquant l'apogée de sa mission prophétique. Les questions rhétoriques sur la sainteté du temps, du lieu et du jour établissent une analogie puissante pour l'inviolabilité de la vie, des biens et de l'honneur des musulmans.

Commentaire Savant sur les Protections Sacrées

Ibn Hajar al-Asqalani dans Fath al-Bari explique que le Prophète ﷺ a utilisé la sainteté établie de Dhul-Hijjah, de La Mecque et du Jour d'Arafah pour souligner la plus grande sainteté des droits humains. Cela établit que violer ces protections est un péché grave équivalent à violer la sainteté des temps et lieux les plus sacrés.

Al-Qurtubi note que « légitimement » (haqqan) se réfère aux peines légales (hudood) prescrites par la Charia pour des crimes comme le meurtre, le vol et l'adultère - maintenant ainsi l'équilibre entre les droits individuels et la justice sociétale.

L'Avertissement Final Contre la Discorde

La triple affirmation « Ai-je transmis le Message d'Allah ? » suivie de l'avertissement contre le fait de couper les cous démontre l'importance cruciale de l'unité musulmane. Les savants interprètent cela comme interdisant à la fois les combats physiques et la « coupure » métaphorique par la calomnie, la médisance et l'endommagement des réputations.

Ibn Rajab al-Hanbali souligne que l'expression « après moi » indique la vulnérabilité particulière de la communauté musulmane après le départ du Prophète, rendant la protection mutuelle et l'unité essentielles pour la préservation de la foi.

Implications Légales et Spirituelles

Ce hadith forme le fondement du droit pénal islamique concernant les peines hudood tout en établissant simultanément la haute sainteté de la vie musulmane. La protection du sang s'étend à toutes les formes de meurtre illégal, tandis que la protection des biens interdit le vol et l'usurpation.

La protection de l'honneur englobe les interdictions contre l'accusation mensongère (qadhf), la calomnie et toutes les formes de violation verbale et physique de la dignité personnelle. Ces protections s'appliquent également à tous les musulmans, quel que soit leur statut ou leur origine ethnique.