Un groupe de personnes de 'Ukl (tribu) est venu voir le Prophète (ﷺ) et ils vivaient avec les gens d’As-Suffa, mais ils sont tombés malades car le climat de Médine ne leur convenait pas, alors ils ont dit : « Ô Messager d’Allah (ﷺ) ! Donnez-nous du lait. Le Prophète (ﷺa dit : « Je ne vois pas d’autre moyen pour vous que d’utiliser les chameaux du Messager d’Allah. » Ils allèrent donc boire le lait et l’urine des chameaux, et ils devinrent sains et gras. Puis ils tuèrent le berger et emportèrent les chameaux. Lorsqu’un demandeur d’aide vint voir le Messager d’Allah, il envoya des hommes à leur poursuite, qui furent capturés et amenés avant midi. Le Prophète ordonna que des morceaux de fer soient chauffés au rouge, et leurs yeux furent marqués avec eux et leurs mains et leurs pieds furent coupés et ne furent pas cautérisés. Ensuite, ils furent placés dans un endroit appelé Al-Harra, et quand ils demandèrent de l’eau à boire, on ne leur en donna pas jusqu’à ce qu’ils meurent. (Abou Qilaba a dit : « Ces gens ont commis des vols et des meurtres et ont combattu Allah et Son Messager. »)
Contexte et Historique
Cette narration de Sahih al-Bukhari 6804 décrit le cas des membres de la tribu 'Ukl qui ont initialement cherché un traitement médical par permission prophétique, puis ont trahi cette confiance par des crimes graves.
L'As-Suffa fait référence à une zone ombragée dans la Mosquée du Prophète où résidaient des compagnons pauvres, indiquant que ces individus étaient des invités de la communauté musulmane.
Les Crimes Commis
Ils ont commis plusieurs infractions capitales : vol de chameaux (propriété publique), meurtre du berger, et vol à main armée (hirabah).
Le commentaire d'Abu Qilaba clarifie qu'il ne s'agissait pas de crimes ordinaires mais constituaient un combat contre Allah et Son Messager.
Règlements Légaux Appliqués
La punition reflète la règle coranique pour le hirabah (vol à main armée) : "La rétribution de ceux qui font la guerre à Allah et à Son Messager est l'exécution, la crucifixion, la coupure des mains et des pieds, ou l'exil." (Coran 5:33-34)
Le marquage des yeux était une punition supplémentaire spécifique à ce cas en raison de la gravité de leur trahison après avoir reçu l'hospitalité.
Commentaire des Savants
Les savants classiques notent que ce cas démontre la gravité des crimes contre la sécurité publique et la confiance de l'État islamique.
La non-cautérisation des membres amputés indique l'intégralité de la punition hudood sans atténuation.
La privation d'eau pendant leurs dernières heures faisait partie du processus d'exécution, et non une punition supplémentaire, car ils étaient déjà condamnés à mort.
Principes Légaux Dérivés
Ce hadith établit que plusieurs crimes capitaux peuvent recevoir des punitions combinées sous la discrétion du dirigeant.
Il montre que les punitions hudood servent à la fois de rétribution et de dissuasion publique pour les crimes menaçant l'ordre social.
Le cas illustre le principe légal islamique selon lequel la sévérité de la punition correspond à la gravité du crime et à son impact sur la société.