'Umar bin Al-Khattab partit pour Sham et lorsqu’il arriva à Sargh, les commandants de l’armée (musulmane), Abu 'Ubaida bin Al-Jarrah et ses compagnons le rencontrèrent et lui dirent qu’une épidémie avait éclaté à Sham. 'Umar dit : « Appelez-moi les premiers émigrés. » Alors 'Umar les appela, les consulta et les informa qu’une épidémie avait éclaté à Sham. Ces gens avaient des opinions différentes. Certains d’entre eux ont dit : « Nous sommes venus dans un but et nous ne pensons pas qu’il soit convenable d’y renoncer », tandis que d’autres ont dit (à 'Umar) : « Vous avez avec vous. les autres et les compagnons du Messager d’Allah (ﷺ) ne conseillent donc pas que nous les emmenions à cette épidémie. 'Umar leur dit : « Laissez-moi maintenant. » Puis il dit : « Appelez les Ansar pour moi. » Je les ai appelés et il les a consultés et ils ont suivi le chemin des émigrants et ont divergé comme ils l’ont fait. Il leur dit alors : Laissez-moi maintenant », et il ajouta : « Appelez pour moi les anciens de Qurayshite qui ont émigré l’année de la conquête de la Mecque. » Je les ai appelés et ils ont donné un avis unanime en disant : « Nous vous conseillons de revenir avec les gens et de ne pas les emmener dans ce (lieu) d’épidémie. » Alors 'Umar fit une annonce : « Je retournerai à Médine demain matin, alors tu devrais faire de même. » Abû 'Ubaida bin Al-Jarrah dit (à 'Umar) : « Fuis-tu ce qu’Allah a ordonné ? » 'Umar dit : « Si seulement quelqu’un d’autre avait dit une telle chose, ô Abou 'Ubida ! Oui, nous fuyons ce qu’Allah avait ordonné à ce qu’Allah a ordonné. N’êtes-vous pas d’accord pour dire que si vous aviez des chameaux qui descendaient dans une vallée ayant deux endroits, l’un vert et l’autre sec, vous ne les feriez paître sur le vert que si Allah l’avait ordonné, et vous ne les feriez paître sur le sec que si Allah l’avait ordonné ? À ce moment-là, 'Abdur-Rahman bin 'Auf, qui avait été absent à cause d’un travail, vint et dit : « J’ai des connaissances à ce sujet. J’ai entendu le Messager d’Allah (ﷺ) dire : « Si tu entends parler de cela (une épidémie de peste) dans un pays, n’y allez pas. Mais si la peste éclate dans un pays où tu demeures, ne la fuis pas. Omar remercia Allah et retourna à Médine.
Commentaire du Hadith : La Peste d'Amwas
Cette narration de Sahih al-Bukhari (5729) dans le Livre de la Médecine présente une leçon profonde en jurisprudence islamique concernant les épidémies et la santé publique. L'incident s'est produit pendant le califat de `Umar ibn al-Khattab lorsqu'il voyageait vers la Syrie (Sham) et a appris une épidémie à Sargh.
Leadership Consultatif en Islam
La méthodologie de `Umar démontre le principe islamique de shura (consultation). Il a systématiquement consulté trois groupes : les premiers émigrants (Muhajireen), les aides (Ansar) et les anciens de Quraysh. Cela montre que dans les questions affectant le bien-être public, les dirigeants musulmans doivent rechercher la sagesse collective.
Les opinions divergentes reflètent des différences savantes légitimes (ikhtilaf) dans la compréhension des obligations religieuses pendant les crises. Certains ont souligné l'achèvement du but du voyage, tandis que d'autres ont priorisé la protection contre le mal.
Décret Divin et Responsabilité Humaine
L'objection d'Abu 'Ubaida a remis en question si éviter la peste contredisait la croyance au décret divin (qadar). La réponse brillante de `Umar clarifie que bien que nous acceptions le décret ultime d'Allah, nous devons prendre des moyens appropriés (asbab) dans les limites de la loi islamique.
L'analogie du chameau illustre magnifiquement que choisir le pâturage vert plutôt que le sec n'annule pas le décret divin - les deux sont dans l'ordonnance d'Allah, et nous sommes responsables de choisir la meilleure option par la sagesse et la guidance.
Guidance Prophétique sur les Épidémies
Le hadith rapporté par `Abdur-Rahman ibn `Auf fournit la guidance prophétique définitive : "Si vous entendez parler de peste dans un pays, n'y entrez pas ; et si elle éclate dans un pays où vous êtes, n'en fuyez pas." Cela établit deux principes complémentaires : la quarantaine préventive pour les zones non affectées et la fermeté dans les zones affectées.
Cette guidance démontre la compréhension avancée de l'Islam des mesures de santé publique des siècles avant l'épidémiologie moderne. L'interdiction de fuir les zones infectées empêche la transmission généralisée, tandis qu'éviter les pays frappés par la peste constitue des principes de quarantaine précoce.
Implications Juridiques
Les savants déduisent de cet incident que prendre des précautions pendant les épidémies ne contredit pas le tawakkul (confiance en Allah). Plutôt, cela représente agir sur des causes dans la permission divine. L'accord unanime des anciens de Quraysh après avoir entendu la tradition prophétique montre comment la révélation résout les différences savantes.
Cette narration forme la base des règles islamiques sur la quarantaine, les restrictions de voyage pendant les pandémies et l'équilibre entre les obligations religieuses et la sécurité de la santé publique.