حَدَّثَنِي مُحَمَّدُ بْنُ بَشَّارٍ، حَدَّثَنَا غُنْدَرٌ، حَدَّثَنَا شُعْبَةُ، عَنْ أَبِي بِشْرٍ، عَنْ أَبِي الْمُتَوَكِّلِ، عَنْ أَبِي سَعِيدٍ الْخُدْرِيِّ ـ رضى الله عنه ـ أَنَّ نَاسًا مِنْ أَصْحَابِ النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم أَتَوْا عَلَى حَىٍّ مِنْ أَحْيَاءِ الْعَرَبِ فَلَمْ يَقْرُوهُمْ، فَبَيْنَمَا هُمْ كَذَلِكَ إِذْ لُدِغَ سَيِّدُ أُولَئِكَ فَقَالُوا هَلْ مَعَكُمْ مِنْ دَوَاءٍ أَوْ رَاقٍ فَقَالُوا إِنَّكُمْ لَمْ تَقْرُونَا، وَلاَ نَفْعَلُ حَتَّى تَجْعَلُوا لَنَا جُعْلاً‏.‏ فَجَعَلُوا لَهُمْ قَطِيعًا مِنَ الشَّاءِ، فَجَعَلَ يَقْرَأُ بِأُمِّ الْقُرْآنِ، وَيَجْمَعُ بُزَاقَهُ، وَيَتْفِلُ، فَبَرَأَ، فَأَتَوْا بِالشَّاءِ، فَقَالُوا لاَ نَأْخُذُهُ حَتَّى نَسْأَلَ النَّبِيَّ صلى الله عليه وسلم فَسَأَلُوهُ فَضَحِكَ وَقَالَ ‏"‏ وَمَا أَدْرَاكَ أَنَّهَا رُقْيَةٌ، خُذُوهَا، وَاضْرِبُوا لِي بِسَهْمٍ ‏"‏‏.‏
Traduction
Rapporté par Abou Sa’id Al-Khudri

Certains des compagnons du Prophète (ﷺ) sont tombés sur une tribu parmi les tribus des Arabes, et cette tribu ne les a pas reçus. Alors qu’ils étaient dans cet état, le chef de cette tribu a été mordu par un serpent (ou piqué par un scorpion). Ils dirent (aux compagnons du Prophète (ﷺ) : « Avez-vous un médicament avec vous ou quelqu’un qui puisse traiter avec la Ruqya ? » Les compagnons du Prophète dirent : « Vous refusez de nous recevoir, c’est pourquoi nous ne traiterons pas (votre chef) à moins que vous ne nous payiez pour cela. » Ils ont donc accepté de leur payer un troupeau de moutons. L’un d’eux (les compagnons du Prophète) a commencé à réciter la sourate al-Fatiha et à recueillir sa salive et à la cracher (lors de la morsure du serpent). Le malade fut guéri et son peuple leur présenta la brebis, mais ils dirent : « Nous ne la prendrons pas à moins que nous ne demandions au Prophète (si c’est licite). » Quand ils lui ont demandé, il a souri et a dit : « Comment savez-vous que Surat-al-Fatiha est une Ruqya ? Prenez-le (le troupeau de brebis) et assignez-moi une part.

Comment

Exposition du Hadith de Sahih al-Bukhari

Cette narration du Livre de la Médecine dans Sahih al-Bukhari (Hadith 5736) démontre plusieurs principes juridiques et spirituels islamiques profonds à travers un incident pratique de l'époque du Prophète Muhammad (ﷺ).

La Permissibilité de Rechercher une Récompense pour la Ruqya

Les compagnons ont initialement refusé le traitement jusqu'à ce qu'une compensation soit convenue, indiquant la permissibilité de facturer des services de guérison spirituelle lorsqu'ils sont effectués avec une récitation légitime du Coran.

L'approbation du Prophète de leur prise du troupeau de moutons confirme cette règle, bien qu'il ait mis en garde contre l'utilisation du Coran comme moyen de gain mondain sans intention appropriée.

L'Efficacité de la Sourate al-Fatiha comme Ruqya

La question rhétorique du Prophète "Comment savez-vous que la Sourate al-Fatiha est une Ruqya ?" affirme le statut spécial du chapitre en tant que remède. Cela établit que des chapitres coraniques spécifiques possèdent des propriétés curatives lorsqu'ils sont récités avec sincérité et une croyance appropriée en la puissance d'Allah.

La méthode de récitation tout en recueillant de la salive démontre que la bénédiction (barakah) de la récitation coranique peut s'étendre à des substances physiques, qui deviennent alors des moyens de guérison.

Le Sourire et la Part du Prophète

Le sourire du Prophète indique son plaisir face à leur prudence en cherchant des conseils religieux avant de consommer des gains douteux, enseignant l'importance de vérifier les questions religieuses avec les autorités appropriées.

Sa demande d'une part établit son droit à des portions des gains licites de ses compagnons et renforce le partage communautaire des bénédictions.

Leçons Juridiques et Spirituelles

Ce hadith établit la légitimité de la ruqya avec des versets coraniques, la permissibilité de la compensation pour les services spirituels, l'importance de vérifier les questions douteuses avec les savants, et la reconnaissance de chapitres coraniques spécifiques comme ayant des propriétés curatives lorsqu'ils sont récités avec une foi et une intention appropriées.