حَدَّثَنَا عَبْدُ اللَّهِ بْنُ مَسْلَمَةَ، عَنْ مَالِكٍ، عَنْ سُمَىٍّ، مَوْلَى أَبِي بَكْرٍ عَنْ أَبِي صَالِحٍ السَّمَّانِ، عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ ـ رضى الله عنه ـ أَنَّ النَّبِيَّ صلى الله عليه وسلم قَالَ ‏"‏ بَيْنَا رَجُلٌ بِطَرِيقٍ، اشْتَدَّ عَلَيْهِ الْعَطَشُ فَوَجَدَ بِئْرًا فَنَزَلَ فِيهَا فَشَرِبَ، ثُمَّ خَرَجَ، فَإِذَا كَلْبٌ يَلْهَثُ يَأْكُلُ الثَّرَى مِنَ الْعَطَشِ، فَقَالَ الرَّجُلُ لَقَدْ بَلَغَ هَذَا الْكَلْبَ مِنَ الْعَطَشِ مِثْلُ الَّذِي كَانَ بَلَغَ مِنِّي، فَنَزَلَ الْبِئْرَ، فَمَلأَ خُفَّهُ مَاءً، فَسَقَى الْكَلْبَ، فَشَكَرَ اللَّهُ لَهُ، فَغَفَرَ لَهُ ‏"‏‏.‏ قَالُوا يَا رَسُولَ اللَّهِ وَإِنَّ لَنَا فِي الْبَهَائِمِ لأَجْرًا فَقَالَ ‏"‏ فِي كُلِّ ذَاتِ كَبِدٍ رَطْبَةٍ أَجْرٌ ‏"‏‏.‏
Traduction
Rapporté par Abu Huraira

Le Prophète (ﷺ) a dit : « Un homme a eu très soif alors qu’il était en chemin, il est tombé sur un puits. Il descendit dans le puits, se désaltéra et en ressortit. Pendant ce temps, il a vu un chien haleter et lécher la boue à cause d’une soif excessive. Il se dit en lui-même : « Ce chien souffre de la soif comme moi. » Alors, il descendit de nouveau dans le puits et remplit sa chaussure d’eau et l’arrosa. Allah l’a remercié pour cet acte et lui a pardonné. Les gens dirent : « Ô Messager d’Allah (ﷺ) ! Y a-t-il une récompense pour nous à servir les animaux ? Il répondit : « Oui, il y a une récompense pour avoir servi n’importe quel animal (vivant). » (Voir Hadith n° 551)

Comment

Hadith du Chien Assoiffé

Cette narration de Sahih al-Bukhari (2466) présente une leçon profonde sur la miséricorde divine s'étendant aux actes de bonté envers toute la création. Le Prophète Muhammad (ﷺ) raconte l'histoire d'un voyageur qui, après avoir étanché sa propre soif, a montré de la compassion envers un chien souffrant.

Commentaire Savant

Les savants classiques soulignent que ce hadith démontre la vaste miséricorde d'Allah, qui englobe même les bonnes actions apparemment mineures. L'action de l'homme de descendre dans le puits une deuxième fois - bien qu'il ait déjà satisfait son propre besoin - montre une compassion sincère sans attente de récompense.

L'Imam Ibn Hajar al-Asqalani, dans son commentaire Fath al-Bari, note que le "remerciement" d'Allah envers l'homme indique l'acceptation et le plaisir divins. Cette gratitude divine se manifeste par le pardon complet de ses péchés, illustrant comment un seul acte de bonté peut effacer de nombreuses fautes.

Les savants expliquent que l'expression "servir tout être animé" inclut toutes les créatures vivantes possédant une âme, soulignant la miséricorde complète de l'Islam. Cette règle s'étend au-delà des chiens à tous les animaux, reflétant l'enseignement du Prophète que la bonté envers les animaux est un moyen d'obtenir le pardon et la récompense d'Allah.

Implications Légales et Éthiques

Les juristes tirent de ce hadith la permission de fournir de l'eau aux animaux impurs et l'obligation de soulager les créatures souffrantes. Les écoles Hanafi et Shafi'i notent particulièrement que fournir de l'eau aux animaux assoiffés fait partie des actes recommandés (mustahabb) qui portent une récompense spirituelle.

Cette narration sert également de preuve contre ceux qui pourraient faire preuve de cruauté envers les animaux ou négliger leur bien-être, établissant que la miséricorde envers la création est intégrale à la foi et un moyen de se rapprocher du Créateur.