Le Prophète (ﷺ) a envoyé Mu’adh au Yémen et a dit : « Ayez peur de la malédiction des opprimés, car il n’y a pas d’écran entre son invocation et Allah. »
Exposition du Hadith sur l'Oppression
Cette narration de Sahih al-Bukhari (2448) contient une sagesse profonde concernant la sainteté des droits de l'homme et les graves conséquences de l'oppression dans les enseignements islamiques.
Le Contexte de la Mission de Mu'adh
Le Prophète Muhammad (ﷺ) a nommé Mu'adh ibn Jabal comme gouverneur et juge au Yémen, lui fournissant des conseils complets pour la gouvernance et l'administration de la justice.
Cette instruction faisait partie des principes fondamentaux de la gouvernance islamique, soulignant que la justice doit prévaloir sur toutes les considérations de pouvoir ou de statut.
La Nature de l'Invocation de l'Opprimé
La phrase "aucun écran entre son invocation et Allah" indique que la du'a de la personne opprimée est immédiatement acceptée par Allah sans aucune barrière ni délai.
Les savants expliquent que bien que les supplications ordinaires puissent être soumises à diverses conditions, la prière de celui qui a été lésé s'élève directement à la Cour Divine sans entrave.
Commentaire Savant sur la Malédiction
L'Imam Ibn Hajar al-Asqalani dans Fath al-Bari explique que la "malédiction" ici se réfère au retrait de la miséricorde d'Allah de l'oppresseur, qui peut se manifester sous diverses formes de rétribution divine dans ce monde et dans l'au-delà.
L'Imam al-Nawawi souligne que cet avertissement s'applique à toutes les formes d'oppression - qu'elles soient contre des musulmans ou des non-musulmans, car la dignité humaine est inviolable dans la loi islamique.
Implications Pratiques
Ce hadith établit que les dirigeants et les autorités ont une responsabilité particulière pour prévenir l'oppression dans leurs juridictions.
Il sert de puissant moyen de dissuasion contre l'injustice, rappelant aux croyants qu'aucun pouvoir mondain ne peut les protéger des conséquences du tort causé aux autres.
L'enseignement encourage une résolution rapide des griefs et la restauration des droits avant que la question ne s'intensifie en jugement divin.